3 juillet 2013
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Véra Nikolski, « Lorsque la répression est un plaisir : le militantisme au Parti National Bolchévique russe », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.18684
L’article explore la relation entre militantisme et répression à partir du cas du Parti National Bolchevique (NBP) russe. Partant de la thèse selon laquelle l’effet globalement décourageant de la répression sur la masse des militants est contrebalancé par la radicalisation d’une minorité d’entre eux, il montre que cet effet incitatif peut être décomposé en deux mécanismes distincts. Des travaux antérieurs ont ainsi montré que la répression peut avoir un rendement extérieur en termes d’image, de notoriété ou de stratégie d’alliances ; mais elle peut également avoir un rendement intérieur considérable, en alimentant l’engagement. Nourrissant une représentation héroïque de soi chez les militants, la répression est au principe d’une rétribution spécifique du militantisme – que l’on qualifie d’escapiste – fondée sur le plaisir retiré de la mise en jeu de scénarios d’action romantique, exaltante et anti-routinière.