29 août 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1157-996X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5345
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Patrick Bruneteaux, « La prise en charge nocturne des sous-prolétaires à la rue », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.19488
Cet article ambitionne de montrer une transformation majeure d’un espace social lié à la main gauche de l’État. Alors que la répression des SDF se résumait, au tournant du xxie siècle, à un nettoyage de rue, des contraintes par corps et l’enfermement dans des foyers d’urgence rudimentaires, les années 2000 ont été caractérisées par des politiques d’humanisation. L’humanitaire auprès des SDF a été pensé par les élites dirigeantes comme par les cadres des associations comme un levier très légitime pour amorcer le processus de responsabilisation de « celui qui est assez aidé pour devoir s’en sortir par lui-même ». En occultant les processus de précarisation et de marginalisation, les maraudes participent d’un processus global de subjectivation des démarches d’insertion. Aller vers les gens la nuit est le point d’orgue de cet amour public qui signifie surtout redéfinir l’action urgentiste auprès des surnuméraires : l’amorçage de la relation invite à individualiser un parcours qui, de fait, devient une mise à l’épreuve de longue durée. L’inclusion périphérique est cette course de longue haleine sans véritable moyen de s’en sortir.