La prise en charge nocturne des sous-prolétaires à la rue

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29 août 2017

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Patrick Bruneteaux, « La prise en charge nocturne des sous-prolétaires à la rue », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.19488


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Cet article ambitionne de montrer une transformation majeure d’un espace social lié à la main gauche de l’État. Alors que la répression des SDF se résumait, au tournant du xxie siècle, à un nettoyage de rue, des contraintes par corps et l’enfermement dans des foyers d’urgence rudimentaires, les années 2000 ont été caractérisées par des politiques d’humanisation. L’humanitaire auprès des SDF a été pensé par les élites dirigeantes comme par les cadres des associations comme un levier très légitime pour amorcer le processus de responsabilisation de « celui qui est assez aidé pour devoir s’en sortir par lui-même ». En occultant les processus de précarisation et de marginalisation, les maraudes participent d’un processus global de subjectivation des démarches d’insertion. Aller vers les gens la nuit est le point d’orgue de cet amour public qui signifie surtout redéfinir l’action urgentiste auprès des surnuméraires : l’amorçage de la relation invite à individualiser un parcours qui, de fait, devient une mise à l’épreuve de longue durée. L’inclusion périphérique est cette course de longue haleine sans véritable moyen de s’en sortir.

This article aims to show the major transformation of a social space linked to the left hand of the state. If the repression of homelessness at the turn of the twenty-first century was analogous to a street cleaning, while enforcing bodily constraints and confinement in rudimentary emergency shelters, the 2000s can instead be characterized by the humanization of homeless policies. Ruling elites and associative leaders thought of and introduced humanitarian aid for the homeless as a very legitimate lever to initiate the accountability process of “the one who has been helped enough to be able to get by on his own.” By obscuring processes of precariousness and marginalization, nighttime social worker teams participate in a global process of the subjectivation of reintegration. Going to people at night is the greatest expression of this public love which signifies above all the redefinition of emergency action with the supernumerary. The initiation of such a relationship leads to the individualization of a life path which is in fact a testimony of long-term hardship. In the long run, homeless people experience peripheral inclusion without any real way out.

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