8 juillet 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1157-996X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5345
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Claire Wright, « Modèle extractiviste et pouvoirs d’exception en Amérique latine », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.20636
Dans le contexte de l’après-11 septembre, la menace du terrorisme a été invoquée pour justifier une série de mesures exceptionnelles aux États-Unis et en Europe. En Amérique latine, la situation a des caractéristiques différentes qu’il importe d’étudier. Bien que la menace d’une attaque terroriste soit plutôt faible, les gouvernements invoquent de nouveaux problèmes – en particulier l’insécurité et la protection des ressources naturelles comme source de développement économique – pour recourir à de vieux dispositifs institutionnels de l’urgence. Cet article se propose d’identifier les particularités de l’exceptionnalisme en Amérique latine à travers des études de cas (Venezuela, Argentine, Colombie, Guatemala et Pérou) qui mettent en évidence le recours aux pouvoirs d’exception pour garantir les activités des industries extractives. On observe ainsi une sorte d’apprentissage institutionnel : la traditionnelle concentration du pouvoir aux mains de l’exécutif et les stratégies développées face aux conflits internes sont maintenues et adaptées au gré des principaux objectifs des gouvernements latino-américains du xxie siècle.