Écoles coraniques, djihad et violence « terroriste » dans le nord du Nigeria

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20 juillet 2020

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Pérouse de Montclos Marc-Antoine et al., « Écoles coraniques, djihad et violence « terroriste » dans le nord du Nigeria », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.21572


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Les écoles coraniques de l’Afrique sahélienne souffrent aujourd’hui d’une réputation catastrophique. Les décideurs, notamment, leur reprochent de freiner le développement de la région en professant une forme d’obscurantisme hostile au progrès et à la modernité d’inspiration occidentale. Pire, elles sont accusées d’être un terreau du terrorisme. Il convient pourtant d’interroger le lien entre analphabétisme, endoctrinement djihadiste et basculement dans la lutte armée. Au Nigeria, les données qualitatives et quantitatives recueillies dans l’État du Borno, fief de Boko Haram, ne révèlent pas de corrélation entre les uns et les autres. Les niveaux d’accès à l’école publique, en particulier, ne disent rien de probant sur l’intensité des violences et des recrutements dans les zones d’implantation des insurgés. Les écoles coraniques s’avèrent ne pas avoir joué non plus de rôle déterminant dans le développement de la secte. Un tel constat oblige à relativiser l’importance du fanatisme religieux.

Qur’anic schools in Sahelian Africa suffer a terrible reputation. They are accused of delaying development and progress by teaching a form of obscurantism that stands in the way of Western-inspired modernity. Worse still, they are accused of being a breeding ground for jihadist terrorism. Yet, to assess these assertions, it is necessary to question the link between illiteracy, jihadist indoctrination, and participation in armed conflicts. Drawing on qualitative and quantitative data collected in Borno State, a stronghold of Boko Haram in Nigeria, this article shows that no correlation can actually be observed. Access to public education, or lack thereof, has little to do with the intensity of violence or the recruitment of new members in areas where insurgents have a strong presence. Additionally, Qur’anic schools did not play a key role in the development of the sect; they were even attacked because their teachers did not adhere to the Salafi ideology. Such findings put into perspective the supposed importance of religious fanaticism.

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