22 mars 2023
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Hadj Belgacem Samir, « L’universalisme républicain à l’épreuve du politique », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.24335
Le droit de vote comme de se faire élire compte parmi ceux qui sont supposés symboliser le mieux la citoyenneté politique en France. La vision universelle d’un citoyen tenu par ses engagements et ses liens avec la Nation chère à la théorie politique s’avère tenir difficilement l’épreuve des faits. L’égalité supposée des citoyens et l’existence légale des droits ne rend pas ces droits effectifs pour tous. En effet, la citoyenneté politique a été une conquête tardive et obtenue de haute lutte. Cet article interroge cette égalité théorique à la représentation politique à l’aune des expériences de discriminations et de stigmatisation des candidats appartenant aux fractions minoritaires des classes populaires lors des élections municipales. À partir d’une enquête ethnographique au long cours, il montre comment certains responsables associatifs, issus des familles immigrées des pays du Maghreb et d’Afrique Subsaharienne, qui se sont engagés aux élections municipales et se sont heurtés à la contestation de leur statut de candidat pouvant représenter l’ensemble des citoyens dans l’espace politique local. Les difficultés des candidats appartenant à des minorités ethnoraciales à contrôler les principes de représentation leur étant appliqués les conduisent à contester les logiques de représentation des intérêts des habitants des cités revendiqués par les cadres et militants de gauche. Au-delà de cette étude de cas, l’article cherche à montrer l’existence d’un universel « à géométrie variable » pour les candidats minoritaires pourtant engagés dans l’acte citoyen considéré comme le plus éminent, celui de la représentation politique.