14 mars 2006
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Dominique Wisler, « Les mouvements sociaux en Suisse : diversité des trajectoires en fonction de la sélectivité étatique », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.439
La relative tranquilité de la Suisse, épargnée semble-t-il par les tumultes sociaux, et les vagues de violence que connaissent de temps à autre ses grands voisins, relève plus du mythe que de la "réalité". La Suisse a enregistré durant les années 1970 et 1980 des mobilisations collectives, à l'image du mouvement séparatiste du Rassemblement Jurassien et du mouvement des Autonomes zurichois, d'intensité comparable à celles que l'Allemagne et la France ont connues. La relative stabilité du système politique suisse ne saurait donc s'interpréter par l'absence de mouvements sociaux, et encore moins bien sûr par référence à un trait culturel propre à la société suisse. Certes il convient de noter la relative modération stratégique des mouvements suisses. En fait, le système politique helvétique, qui ne saurait être qualifié simplement "d'ouvert", caractérisé notamment par l'existence de procédures de démocratie directe, favorise les mouvements sociaux organisés et exclut de fait les mouvements spontanéistes. Le fédéralisme fonctionne également moins comme une ouverture que comme un prisme "sélectionnant" les revendications et en excluant d'autres.