4 mars 2005
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Daniel Hermant, « L'espace problématique de la violence politique des enfants », Cultures & conflits, ID : 10.4000/conflits.461
La jeunesse, catégorie construite à l’aide d’une relation en général parent/enfant ne définit pas une classe ou un groupe social, mais un support logique à des discours généraux. Cette attitude rhétorique impose implicitement à l’analyse politique un cadre à large focale embrassant toute la société et favorise ainsi une captation unidimensionnelle où le sens de la violence enfantine est réduit à l’instrumentalisation ou à la manipulation des enfants par les adultes. Il faut au contraire interpréter les situations de socialisation violentes et guerrières des groupes d’enfants comme le produit des circonstances particulières (Chine, Iran, Mozambique...). La transformation des enfants en adultes est la trame où s'inscrit toute action juvénile, on peut aussi y décrypter la part d'échec de la reproduction sociale et même la métaphore du suicide de la société. C'est sans doute la conscience confuse de l'importance symbolique que représente pour tous - au niveau du sens - cette réinjection de déterminants « structurels » dans les comportements acteurs - sorte de passage du particulier au général - qui explique la fascination obscure qu'a toujours exercé la violence juvénile et corollairement son rejet quasi général dans les discours.