Enseignement de l’intonation et neurolinguistique

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24 juin 2020

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Philippe Martin, « Enseignement de l’intonation et neurolinguistique », Corela, ID : 10.4000/corela.10076


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Résumé Fr En

Comme le soulignent Élisabeth Guimbretière (1994) et Bernard Dufeu (2008), l’enseignement de l’oral, et en particulier de l’intonation, reste une partie négligée de l’apprentissage du français langue étrangère. Si les manuels spécialisés de FLE consacrent parfois quelques chapitres à la prononciation des syllabes et de quelques locutions particulières, l’intonation ne fait l’objet, au mieux, que de quelques paragraphes, décrivant les fonctions traditionnelles d’indication de la modalité déclarative et interrogative de l’énoncé et de ses variantes. En réalité, la description linguistique, toujours fondée sur la syntaxe de l’écrit, ne fait pas beaucoup mieux et ne parvient pas toujours à déterminer clairement le rôle, pourtant essentiel, de l’intonation dans la compréhension de la parole. La dominance actuelle de l’approche autosegmentale-métrique mélangeant les aspects phonétiques et phonologiques de l’intonation ne contribue pas à clarifier la question. Or, les découvertes récentes portant sur les contraintes déterminées par les ondes cérébrales, et, en particulier, les oscillations delta (variant de 0,8 à 4 Hz), thêta (de 4 à 10 Hz) et gamma (de 30 à 80 Hz) permettent non seulement de rendre compte des variations rythmiques des groupes accentuels en français, mais aussi de mieux comprendre la nécessité d’avoir une structure prosodique encodée selon le système spécifique de chaque langue. Le fait que cette structure prosodique apparaisse avant la syntaxe et la sélection lexicale autant en production qu’en perception, et ce, aussi bien en parole spontanée qu’en parole lue, justifie amplement la nécessité impérieuse d’enseigner le système prosodique de la langue en question avant même le lexique et la syntaxe.

As emphasized by Élisabeth Guimbretière (1994) and Bernard Dufeu (2008), the teaching of pronunciation, and in particular intonation, remains a neglected part of learning French as a foreign language. While FSL textbooks sometimes devote a few chapters to the pronunciation of syllables and words, intonation takes, at best, only a few paragraphs, describing the traditional functions of intonation indicating the declarative or interrogative modality of the sentence, and their variants. In fact, linguistic description, still based on written text syntax, does not do much better and fails to clearly determine the role, however essential, of intonation in understanding speech. The current dominance of the autosegmental-metrical approach, mixing the phonetic and phonological aspects of intonation, does not help to clarify the issue. However, recent discoveries concerning the correlation between stress groups stressed syllables and brain waves, and in particular delta (varying from 0.8 to 4 Hz), theta (from 4 to 10 Hz) and gamma (from 30 to 80 Hz) accounts not only for the rhythmic variations of stress groups in French, but also allows to better understand the reasons to have a prosodic structure specific to every language. The fact that the prosodic structure pre-exists syntax and lexical selection both in production and perception, in spontaneous and read speech, justifies the imperative need to teach the prosodic system of the language in question before lexicon and syntax.

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