Interpellation et enjeux de pouvoir dans les comédies et tragédies latines

Fiche du document

Date

2 novembre 2010

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Corela

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1638-573X

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Sophie Roesch, « Interpellation et enjeux de pouvoir dans les comédies et tragédies latines », Corela, ID : 10.4000/corela.1632


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Les interpellations entre personnages sont fréquentes dans les comédies comme dans les tragédies latines. De manière générale, comme il s’agit d’un corpus théâtral, les termes d’adresse servent à indiquer au public qui sont les personnages en scène et quels sont les rapports qui les unissent. Suivant le genre littéraire considéré, l’interpellation a cependant une fonction différente. Dans la comédie, les appellatifs contribuent à faire avancer l’action, en agissant sur l’interlocuteur de différentes manières : dès le début de l’interaction, ils permettent d’indiquer clairement et économiquement à l’interlocuteur quelle est la place que le locuteur revendique sur l’axe vertical (les noms de titres ou de fonctions sont particulièrement efficaces dans cette perspective). Stratégiquement, les appellatifs peuvent en outre servir à compenser un FTA ou à soutenir un FFA. Enfin, ils ont une fonction phatique de renforcement du lien communicationnel : ils permettent à la fois de soutenir l’attention de l’autre, mais aussi de l’accueillir dans le dialogue en le reconnaissant. Le niveau de langue peu soutenu de ce genre littéraire fait par ailleurs la part belle aux interpellations les moins marquées, comme le nom propre, ou le pronom de la deuxième personne. Les personnages tragiques à l’inverse n’ont pas à faire progresser une action qui est écrite d’avance. C’est en effet un mythe au déroulement inéluctable qui est représenté sur scène. Quand les personnages s’interpellent les uns les autres, ils le font dans des termes solennels, à l’aide d’un titre ou d’un terme qui indique la fonction de l’interlocuteur, ou à travers des périphrases qui le situent dans son histoire familiale.

In ancient Latin comedies and tragedies, the characters frequently address each other using vocatives. As these texts are meant for the stage, the address forms aim first at helping the audience to identify the characters speaking and understanding the relations of power between them. Depending on the literary genre, they have different uses. As far as the comedy is concerned, the address terms are especially efficient regarding the progress of the plot since they give the speaker a way to influence the addressee’s actions. They indicate the rank of the different characters on a vertical scale and help to understand how the speaker views himself and the addressee (titles are especially efficient in this regard). A well chosen vocative may help to redress a FTA or reinforce a FFA. It also has a phatic function and contributes to maintaining contact between speaker and addressee. By naming the addressee, the speaker acknowledges and welcomes him. Let us add that, as the language register of the Latin comedy is close to conversational language, characters use generally one-word addresses, such as names or the second person pronoun tu. The tragic characters, on the other hand, have to keep with a mythical story whose outcome is ineluctable and well known to the audience. They usually choose long periphrases to summon the addressees, thus recalling their family history and their ancestors. They tend to use very formal address terms.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en