Faustine, plena Bassus ibat in reda. L’apostrophe latine du nom propre

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24 novembre 2010

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Perrine Vedrenne, « Faustine, plena Bassus ibat in reda. L’apostrophe latine du nom propre », Corela, ID : 10.4000/corela.1826


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La fréquence des apostrophes, dans les épigrammes de Martial, est étroitement liée aux particularités énonciatives de ce genre littéraire. L’interpellation devient un moyen pour le locuteur de préserver la situation d’énonciation, en sélectionnant un allocutaire défini par son identification nominative. Mais si l’on peut assez aisément définir le rôle discriminant de l’apostrophe du nom propre dans des énoncés à la 2e personne, il en va autrement dans le cadre d’énoncés du type Faustine, Bassus ibat in plena reda, où le nom propre au vocatif est distinct du nom propre d’un tiers sujet de l’énoncé. Il ne se situe pas sur le même plan que le reste de l’énoncé, car une hiérarchie spécifique se met en place : d’une part, le locuteur s’adresse expressément à un allocutaire, d’autre part, il produit un énoncé qui, ne valant que par l’adresse précédente, est entièrement subordonné à l’apostrophe. A l’issue de l’étude de plusieurs types d’épigrammes contenant cette structure – épigrammes votives, épigrammes-épitaphes, épigrammes introduites par une question attribuée à l’interpellé –, il apparaît que l’apostrophe devient la marque de la primauté de l’allocutaire sur le locuteur, lequel n’est plus désormais « celui qui dit je » mais « celui qui dit tu ». Plutôt que les marques de la subjectivité, ce sont celles de l’altérité qu’il convient de chercher dans l’énoncé. L’apostrophe suppose certes une relation tensive entre locuteur et allocutaire, mais elle en modifie aussi la logique puisque le locuteur choisit de s’y effacer au profit de son partenaire.

The high incidence of apostrophes, in Martial’s epigrams, is closely related to enunciative features in this literary genre. The addressing becomes a means for the speaker of preserving the speech situation, by selecting an addressee defined by his nominative identification. But if the discriminating role of the apostrophe of proper noun could be quite easily determinated, that goes differently for utterances such as Faustine, Bassus ibat in plena reda, where proper noun in the vocative case is distinct from a third party’s proper noun, subject of the utterance. It is, indeed, not located on the same plan that the rest of the utterance, owing to organization into a specific hierarchy: on the one hand, the speaker explicitly talks to an addressee; and on the other hand he delivers a statement that takes on meaning only in relation to the precedent address, and is therefore entirely submitted to the apostrophe. After studying several kinds of epigrams containing this structure – votive epigrams, epigrams-epitaphs, epigrams introduced by a question asked by the addressee –, it appears that apostrophe becomes the mark of the primacy of the addressee over the speaker, who is no more « the one who says I », but « the one who says you ». Rather than the marks of subjectivity, those of otherness should be looked for in the utterance. The apostrophe, though involving a tensive relationship between speaker and addressee, changes its logic, since the speaker chooses to stay in the background for his partner.

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