15 mai 2019
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Michel Deneken, « Meurt le personnalisme, revient la personne : la voix d’Emmanuel Mounier », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, ID : 10.4000/cps.2329
Une approche interdisciplinaire du concept de personne permet de mettre en évidence toutes les difficultés à le définir et la fragilité de ce qu’il veut embrasser intellectuellement. Mais « si la personne revient, écrit Paul Ricœur, c’est qu’elle est le meilleur candidat pour soutenir les combats juridiques, politiques et sociaux ». Or une réflexion responsable sur la personne ne peut pas ignorer la voix, même ténue, d’Emmanuel Mounier. Car bien qu’il soit un mouvement protéiforme, le personnalisme évoque, en France, immanquablement le nom de ce penseur inclassable, et de sa revue Esprit. Le personnalisme de Mounier affirme le primat de la personne humaine sur les nécessités matérielles et sur les appareils collectifs qui soutiennent son développement, tout en la distinguant de l’individu en ce qu’elle est une conscience de l’être au monde, par la découverte de l’incarnation, par l’appel à s’approprier la singularité de son existence dans la recherche d’autrui, et par la constitution d’une communauté. Cet article mettra en valeur que le personnalisme de Mounier est d’essence chrétienne et se fonde dans une métaphysique de la relation, sans faire l’impasse sur les reproches, infondés, qu’on fait parfois à Mounier, d’avoir eu, dans sa critique du libéralisme et de la démocratie, des sympathies pour le fascisme.