Nietzsche & la justice

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4 décembre 2018

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Gérard Bensussan, « Nietzsche & la justice », Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, ID : 10.4000/cps.353


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C’est un lieu commun de voir en Calliclès ou parfois en Thrasymaque les grands ancêtres de Nietzsche : refus du droit institué, apologie de la force, légitimité de son exercice naturel, soit de la persévérance dans son être et de la conservation de soi. La lecture de Nietzsche fragilise considérablement ce point de vue. Si la justice comme revendication propre à la doctrine de l’égalité ou encore comme injonction contenue dans les commandements divins ou moraux est refusée sans appel, la « vraie devise de la justice » est promue comme l’éminente qualité du philosophe à venir. Que signifie ce paradoxe ? Une justice justifiée par le sentiment de la puissance, voire par la perspective du bonheur, est une justice s’extériorisant dans la gratuité du don, la dépense, la prodigalité, ce qui fait apparaître par contraste tout conatus essendi comme plate satisfaction et parcimonie propres au dernier homme qui « veut se conserver ». Voilà pourquoi la justice de Nietzsche, la grande justice, est une qualité de la pensée et une vertu du philosophe dont la probité actualise sans cesse la puissance individuelle.

It is a common place to see in Callicles or sometimes in Thrasymaque the ancestors of Nietzsche: refusal of the established right, of the law, apology of the strength, legitimacy of its natural exercise, i.e. the perseverance in being. The reading of Nietzsche returns this point of view. If the justice as the claiming contained in the doctrine of the equality or as the order contained in the divine or moral commands is refused without appeal, the “real motto of the justice” is promoted as the eminent quality of the philosopher to come. What means this paradox? A justice justified by the feeling of the power, even the perspective of the happiness, is a justice expressing itself in the freedom of the gift, the expense, the prodigality, what reveals by contrast any conatus essendi as dish satisfaction, used sparingly. That’s why the justice of Nietzsche, the great justice, is a quality of the thought and the virtue of the philosopher whose righteousness actualizes the individual power.

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