Critique d’art et pensée esthétique : questions de lignes

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28 septembre 2020

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Anne Elisabeth Sejten, « Critique d’art et pensée esthétique : questions de lignes », Cahiers de philosophie de l’université de Caen, ID : 10.4000/cpuc.633


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L’article tente de montrer l’influence du contact direct et vivant avec les œuvres d’art sur l’élaboration de la pensée esthétique diderotienne. Alors que dans l’article « Beau » de l’Encyclopédie, l’auteur reprend des concepts et des hypothèses élaborés par d’autres, l’ouvrage des Salons donne lieu à la véritable esthétique de Diderot. L’écriture des Salons transcrit ainsi le processus d’une impression sensible devenu affect esthétique et jugement critique. On trouve ainsi, dans les Salons, les germes d’une esthétique à la française, dont les successeurs sont le Baudelaire des Salons et le Merleau-Ponty du « Doute de Cézanne » et de L’Œil et l’Esprit. Les Essais sur la peinture marquent cependant, dans la réflexion diderotienne, une césure : il ne s’agit plus de s’interroger séparément sur le dessin d’une part, et la composition d’autre part. Le philosophe doit montrer au peintre le lien qui unifie toute chose et la nature entière. La ligne s’avère ainsi, en deçà du dessin académique, ce qui unifie l’objet et la nature même. Mais comment comprendre l’articulation de la pluralité des ouvrages de la nature, thématisée dans les Essais sur la peinture, et l’unité de la « ligne vraie » recherchée dans le Salon de 1767 ? Le peintre doit-il rechercher la pluralité des lignes ou l’unité d’une ligne vraie et idéale ? Selon Anne Elisabeth Sejten, il faut concevoir la pluralité des lignes de la nature comme vibrant autour de la ligne idéale – et ce faisant la désignant. Telle serait la leçon des Grecs selon Diderot. Le philosophe du XVIIIe siècle s’avère ainsi être le précurseur de l’esthétique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, telle qu’elle fut développée par Valéry à propos de Degas, ou Lyotard à propos d’Adami.

This article aims to show how direct contact and living with works of art influenced Diderot’s aesthetic concepts. Whereas in the article “Beau” in the Encyclopédie, the author repeats concepts and hypotheses which had been elaborated by others, the Salons reveal Diderot’s real aesthetics. The way in which the Salons are written thus transcribe the process by which sensation become aesthetic affect and critical judgment. The Salons therefore contain the beginning of French aesthetics, of which the successors are the Baudelaire as seen in the Salons and the Merleau-Ponty in “Le doute de Cézanne” and L’Œil et l’Esprit. The Essais sur la peinture nevertheless denote a change in Diderot’s thinking: there was no need any more to consider separately on the one hand, the design and the composition, on the other. The philosopher’s task is to reveal to the artist the unifying link between all things and the whole of nature. Diderot’s preceding texts on art: the philosopher has to show the painter how all things and entire nature are linked. It is the line therefore, underlying the academic design, which unifies object and nature itself. But how can we understand the articulation of the multiple works of nature, a theme in the Essais sur la peinture, and the unity of the “true line” which he looked for in the Salon de 1767? Anne Elisabeth Sejten is of the opinion that the multiplicity of lines in nature is oscillating around the ideal line – and by doing draws it. For Diderot this would be the lesson to be learnt from the Greeks. In this way, the philosopher of the 18th century can be seen as the precursor of the concept of aesthetics at the end of the 19th and the start of the 20th century as it was developed by Paul Valéry with reference to Degas or by Lyotard to Adami.

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