28 septembre 2020
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Baptiste Morizot, « La greffe d’organes révélatrice de schèmes ontologiques », Cahiers de philosophie de l’université de Caen, ID : 10.4000/cpuc.648
Cette approche considère la greffe d’organes, non seulement comme un problème d’éthique médicale, mais comme un symptôme pour une enquête ontologique. Notre hypothèse de travail est la suivante : il est pertinent d’envisager l’éthique médicale comme le lieu de la mise à l’épreuve des schèmes ontologiques élaborés par l’anthropologie de la nature de Philippe Descola. La greffe d’organes serait un révélateur des conflits d’ontologie de l’Occident naturaliste, parce que la médecine a pour objet le corps comme nexus, où se rencontrent le corps comme machine organique (physicalité), et le corps comme entité dotée d’intériorité. « Cet » organisme et « mon » corps senti. C’est le lieu où peuvent s’exprimer ces conflits d’ontologie entre animisme et naturalisme, qui révèlent certains fondements architectoniques du monde mental collectif dans lequel nous vivons.