La possession, la chose et le sujet : la théorie du besoin dans les Carnets de captivité

Fiche du document

Date

8 octobre 2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1282-6545

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2677-6529

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Zinaida Sokuler, « La possession, la chose et le sujet : la théorie du besoin dans les Carnets de captivité », Cahiers de philosophie de l’université de Caen, ID : 10.4000/cpuc.862


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Levinas aborde les questions de la chose et de la possession surtout dans le Carnet 4 dans sa théorie du besoin comme dans ses ébauches de romans. On voit dans ses ébauches un attachement humain aux choses qui semble absurde. La philosophie a désapprouvé presque toujours un tel attachement au nom de la liberté et de l’autonomie humaines. Quant à Levinas, il refuse le concept classique du sujet et commence dans les Carnets l’élaboration du sujet charnel. C’est dans un camp de prisonniers qu’il développe sa théorie du besoin grâce à laquelle il crée la doctrine du sujet, qui n’est ni autosuffisance, ni le centre de lui-même. Son attitude principale envers le monde extérieur est de « manger ». Connaître et voir, c’est aussi « manger ». Dans ce contexte, les notions de l’il y a, d’intervalle et de lumière sont envisagées. Le sujet de la théorie du besoin transforme en « mangeant » l’extériorité en intériorité, et c’est pourquoi la solitude est son destin. Mais la théorie du besoin est suppléée dans les Carnets par la théorie de l’eros. Levinas écrit parfois l’eros, parfois l’amour. C’est dans sa théorie de l’amour qu’il parle du plaisir du plaisir de l’Autre et de la douleur de la douleur de l’Autre. On voit que dans une première ébauche de la philosophie lévinassienne Autrui est une personne aimée.

Levinas discusses of the thing and the possession in his Notebooks, mainly in his theory of needs and his outlines for the future novels. In these outlines we perceive a human attachment to things that seems absurd and that is constantly disapproved by philosophy. From the beginning of his intellectual evolution Levinas refuses the classic concept of subject and develops instead the idea of a bodily, corporeal subject. In the military prisoners’ camp he developed his theory of needs with the aid of which he constructed the corporeal subject as neither self-centered nor self-sufficient. In this context the concepts of il y a, light, interval are analyzed. The subject’s basic attitude toward the external world is that of “eating”. Cognition, visual perception are also some sorts of “eating”. The subject, constantly “eating” and so digesting all the outer into the inner, is inevitably solitary. So, the theory of needs is supplemented by the theory of eros. Sometimes, Levinas writes on eros, sometimes on love. Love is the relation making people suffer others’ suffering and enjoys others’ enjoyment. So we can see that at the beginning of Levinas’ intellectual evolution the main figure of the Other was a Beloved One.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en