9 mai 2022
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Éric Monin et al., « Les promesses écrites des composants dans l’architecture de la seconde moitié du XXe siècle », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.10090
Durant les Trente Glorieuses, les nouveaux produits de l’industrie ont permis de façonner une architecture inédite, faite d’un large éventail d’innovations techniques et esthétiques. Centrer l’attention sur les composants du second œuvre convoqués dans les pièces écrites d’édifices réalisés permet, au-delà des grands gestes lyriques couramment célébrés par l’histoire de l’architecture, de mettre en évidence l’apparition et le pouvoir d’un vocabulaire ayant révolutionné la conception et la pratique architecturale. En se substituant progressivement à la netteté des dessins, la précision du verbe introduit un art de la prescription fondé sur toute une variété de nouveaux supports qui se démultiplient rapidement. Depuis les nombreux encarts publicitaires des revues professionnelles jusqu’aux catalogues et brochures techniques diffusés par les agents commerciaux qui sillonnent les agences, des dizaines de gammes de nouveaux produits deviennent la matière d’une architecture transformée par les promesses d’un glossaire inédit. Au-delà des visions qu’ils suscitent, des mots et les listes qu’ils composent, ils révèlent la poésie d’un monde transformé par l’industrie, une extase matérielle qui aujourd’hui nous échappe, au risque d’oublier ce fragile héritage.