Le sacre du stock

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25 mai 2021

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Paul Landauer, « Le sacre du stock », Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, ID : 10.4000/craup.7327


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Dans le champ de l’architecture, comme dans la plupart des secteurs d’activité du monde occidental contemporain, la part fonctionnelle du stock est invisibilisée. Partout la performance du flux tendu l’emporte. Les greniers et les entrepôts ont été remplacés par les sites de logistique. Les surfaces de vente ont envahi les réserves. Les logements ont vu la part dédiée au rangement se réduire. La transparence de l’open space s’étend jusqu’au cœur des immeubles de bureaux. Pourtant, l’architecture du stock résiste. Elle rejaillit, tel le retour du refoulé, dans le logement ; s’invite dans toutes les démarches qui prônent aujourd’hui le recyclage et la résilience ; devient un enjeu de pouvoir pour reconquérir une autonomie de production ; et s’impose de manière inattendue dans certaines des fonctionnalités les plus aiguës de la société hyperindustrielle comme les data centers. Les installations du stock, hier dépréciées et aujourd’hui abandonnées pourraient bien prendre leur revanche et (re) devenir les matrices du territoire de demain. L’architecture du stock retrouverait dès lors l’aura qui a été la sienne dans un grand nombre de civilisations d’avant la modernité ; une architecture dont Bernard Rudofsky, dans son exposition doublée d’un livre, Architecture Without Architects en 1964, a révélé la capacité à répondre à quatre aspirations humaines essentielles : le besoin de monument, la recherche d’un équilibre entre nomadisme et sédentarité, le souci de conjurer les risques et la propension pour le commun.

In the field of architecture, as in most activity sectors in the contemporary western world, the functional part of storage remains invisible. Everywhere the just in time performance prevails. Granaries and warehouses have been replaced by sites dedicated to global chain supply. Sales areas have invaded the store reserves. Housing units are suffering from a reduction of shelves and closets. The transparency of the offices « open spaces » extends to the heart of the buildings. However, the architecture of storage resists. As the « break-through of the repressed », it spills back into our homes; it invites itself in all the actions that advocate recycling and resilience; it becomes a power issue in order to regain production autonomy; and arises among the most acute features of the hyper-industrial society such as data centers. Storage facilities, yesterday depreciated and today abandoned, could well take their revenge and (re) become the matrices of the territory of tomorrow. The architecture of storage would then regain the aura that has been his in a large number of pre-modern civilizations; an architecture of which Bernard Rudofsky, in his 1964 exhibition and book « Architecture Without Architects », has revealed the capacity to respond to four essential human aspirations: the need for monument, the search of a balance between nomadism and sedentary, the ability to cope with risks and the propensity for common projects.

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