Le corps guerrier, le corps dansant et l’esprit galant

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28 août 2013

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Pierre Gatulle, « Le corps guerrier, le corps dansant et l’esprit galant », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.12191


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François de Beauvillier, comte puis duc de Saint-Aignan (1610-1687), mène une carrière militaire avant d’obtenir la charge de premier gentilhomme de la Chambre du roi en 1649. Il devient ainsi l’un des ordonnateurs des divertissements royaux. Il en choisit les sujets fortement inspirés des prouesses des romans de chevalerie, danse plusieurs rôles dans ballets et divertissements royaux, accompagne et encadre Louis XIV dans son apprentissage de danseur, puis devient vice-protecteur de l’Académie de danse en 1661. Alors que le duel, formellement interdit par le roi, perdure dans la réalité et témoigne de la vivacité de la culture chevaleresque, les combats singuliers mimés sont mis à l’honneur sur la scène. Saint-Aignan construit peu à peu sa figure de galant homme courtisan en la nourrissant autant de son expérience personnelle de la violence guerrière que de sa maîtrise de la danse et de l’art équestre, maîtrise qui lui permet de représenter les combats sur une scène. Ce sont là deux cultures du corps noble auxquelles les enfants de Saint-Aignan sont également initiés. Son élévation à la haute dignité de duc et pair en 1663 consacre sa réussite et son prestige personnels tout en validant ce qu’il a forgé : l’archétype du galant gentilhomme courtisan au service du roi.

François de Beauvillier, Count then Duke of Saint-Aignan (1610-1687), led a career in the military before obtaining the position of First Gentleman of the King’s Chamber (premier gentilhomme de la Chambre du roi) in 1649. This made him one of the court officials in charge of entertainment. He chose themes emphasising prowess in armed horsemanship, danced a number of roles himself in ballets and royal entertainments, and accompagnied and guided the King during the latter’s training as a dancer, before becoming vice-protecteur of the Académie de danse in 1661. At a time when duels, though formally outlawed by the King, were still fought, showing the persistence of the ethos of chivalry, the representation of single combat was given a prominent place in stage performances. Saint-Aignan gradually built up an image of himself as a courtier and galant homme, drawing both on his own experience of the physical violence of warfare and the mastery he attained in the fields of dance and horsemanship in order to represent combat on stage; these were aristocratic forms of bodily culture into which his own children were initiated. When he was raised to the high dignity of duc et pair in 1663, this was the ultimate recognition not only of the success and personal prestige he had won, but also of the aristocratic ideal he had brought into being, the archetype of the courtier as galant gentilhomme, in the service of the King.

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