Trecensis : Pierre Mignard, peintre de Troyes

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28 octobre 2015

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Jean-Claude Boyer, « Trecensis : Pierre Mignard, peintre de Troyes », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.13320


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Le mot latin « Trecensis » - « troyen », « de Troyes » -, qui désigne la ville natale de Pierre Mignard (1612-1695), fait son apparition dans les années 1670 pour accompagner son nom dans les estampes qui reproduisent ses œuvres. On le trouve aussi dans la médaille que François Chéron grave à sa gloire en 1682. C’est justement à cette date, à partir d’un article paru dans une gazette hollandaise, qu’une violente querelle publique, alimentée par des libelles, est suscitée par Le Brun et d’autres ennemis du peintre pour lui interdire l’accès au chantier royal de Versailles : ses origines troyennes, champenoises y sont l’objet de sarcasmes répétés. Dans sa riposte, Mignard restitue la cohérence de sa carrière, qui, après Troyes, a trouvé son épanouissement dans un séjour de plus de vingt ans à Rome, et il prend soin de se démarquer des institutions parisiennes (inféodées au camp adverse), qu’il disqualifie en bloc sous le nom de « Gobelins ». La mort de Colbert (1683), remplacé par Louvois, scelle la défaite de Le Brun. Désormais triomphant, Mignard réalise à Versailles, pour le roi, des œuvres majeures et affirme plus que jamais, dans les estampes, son caractère de Trecensis. Son anoblissement, en 1687, impose d’autres formules. Mais lorsqu’il devient enfin premier peintre du roi en 1690, l’autoportrait dont il diffuse l’image gravée est, encore et toujours, celui de « Pierre Mignard de Troyes ».

The Latin word “Trecensis”—“troyen”, “of Troyes”—which designates the birth city of Pierre Mignard (1612–1695) appeared in the 1670s to accompany his name in printed reproductions of his works. It was also found in the medal that François Chéron engraved to his glory in 1682. It was at precisely this date—stemming from an article published in a Dutch gazette—that Le Brun and other enemies of the painter drove a violent public quarrel, fuelled by libels, preventing Mignard’s access to the royal worksite of Versailles: his origins in Troyes, in Champagne were the subject of repeated sarcasm. In response, Mignard restored coherence to his career, which, after Troyes, flourished in a sojourn in Rome of more than twenty years, and he was careful to distinguish himself from Parisian institutions (beholden to the other side), which he disqualified under the name “Gobelins”. Colbert’s death (1683) and his replacement by Louvois, sealed the defeat of Le Brun. Now triumphant, Mignard realized in Versailles, for the king, major works, and in prints affirmed, more than ever, his Trecensis character. His ennoblement in 1687 imposed other formulas. But when he finally became first painter to the king in 1690, the self-portrait he disseminated was again engraved, “Pierre Mignard of Troyes”.

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