11 juillet 2019
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Marco Schnyder, « Au service du roi très chrétien », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.18024
La thématique de la présence étrangère à la cour de France est abordée à travers le cas de la famille de Besenval, originaire du Val d’Aoste, mais établie à Soleure à partir de 1628. Cette ville suisse, chef-lieu du canton homonyme et demeurée catholique, était également, depuis 1530, le siège de l’ambassade française permanente dans l’ancienne Confédération suisse. Les Besenval s’engagent avec succès dans les domaines d’activité privilégiés par l’élite dirigeante locale : magistratures et service militaire à l’étranger. Ce dernier fait entrer définitivement la famille dans l’orbite française. Par leur service à la Couronne sur les champs de bataille au cours du xviie siècle, les Besenval sont anoblis et deviennent, aux yeux des Bourbons, de précieux et fidèles serviteurs. Non seulement comme représentants du parti français au sein du Corps helvétique, mais également comme seigneurs et propriétaires fonciers dans une région récemment conquise, comme l’Alsace, et en tant que diplomates pour le compte de la Couronne. Certains Besenval font une expérience directe de la Cour, à Versailles, d’autres indirecte, à l’étranger, tant auprès de l’ambassade française à Soleure que lors de missions diplomatiques, comme en Pologne ou auprès des cours du Nord. Pour cette famille aux intérêts transnationaux, être courtisan ou simplement être proche de la Cour, n’est finalement ni un but en lui-même ni une simple étape. Être présent à la fois à Soleure et à Paris est indispensable afin de conserver un pouvoir qui est par nature transnational.