26 avril 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1958-9271
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Tomasz Ciesielski, « Défenseurs du roi : la garde de la cour de Versailles et sa réception à la cour de Dresde-Varsovie à la fin du xviie et dans la première moitié du xviiie siècle », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, ID : 10.4000/crcv.19036
Selon l’historiographie contemporaine, les premières unités de gardes commencèrent à se former au xve siècle, en même temps que les armées mercenaires. Elles s’épanouirent ensuite partout en Europe, sur le modèle de la France. Une fois transférée à Versailles, la cour développa un cérémonial grandiose qui façonna la garde royale dans sa forme la plus aboutie. Ses tâches étaient d’abord liées à la protection du roi, de la cour, des bâtiments publics, des assemblées importantes, des biens fonciers et des entreprises de production appartenant au monarque, mais également à la distribution du courrier royal et à de larges fonctions de représentation. En temps de guerre, en revanche, la garde remplissait les fonctions d’unité militaire d’élite, en rejoignant les troupes de terrain. Le modèle de la cour de Louis XIV, en termes de grandeur architecturale et de cérémonial mais aussi pour le rôle et les tâches assignés à la garde, fut adopté par la cour des Wettin – d’abord celle de Saxe puis celle de Dresde-Varsovie. Bien que les revenus des souverains de Saxe et de la République nobiliaire fussent nettement inférieurs, leurs unités de garde atteignirent des effectifs aussi importants qu’en France : plus de 6 000 soldats. En effet, la garde des Wettin, tout comme celle de la maison militaire de Louis XIV, joua un rôle important dans le processus de rapprochement entre l’aristocratie, le monarque et la cour, ainsi que dans la formation des cadres et officiers des armées de campagne.