2 février 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6907
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Franck Tison, « La cible Marx Dormoy (1936-1941) », Criminocorpus, revue hypermédia, ID : 10.4000/criminocorpus.10459
Dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941, Marx Dormoy était assassiné dans sa chambre du Relais de l'empereur à Montélimar. À la manœuvre, des Cagoulards qui placèrent une bombe sous son matelas. Ils étaient mus par un ressentiment cultivé par la presse nationaliste à compter du mois de novembre 1936, date à laquelle Marx Dormoy devint le ministre de l'Intérieur du gouvernement du Front populaire et intensifia la lutte contre Jacques Doriot et la Cagoule. À partir de cet instant, il dut faire face à un pilonnage en règle de la part de cette presse d'extrême droite, visant à le criminaliser et à le diaboliser. Caricaturistes et journalistes de cette mouvance trouvèrent ainsi matière à exprimer leur anticommunisme, leur antisémitisme, leur antirépublicanisme. Ils avaient évidemment en ligne de mire Léon Blum, son gouvernement, et sa capacité à garantir l'ordre public. Ils s'efforcèrent de "fictionnaliser" le maire de Montluçon en l'associant à des figures telles que Fantômas ou le docteur Caligari pour le fragiliser. Durant cinq ans, Marx Dormoy endura les pires calomnies, les menaces des Doriotistes et des Cagoulards. Certains d'entre eux passèrent à l'acte en 1941.