3 avril 2023
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Jean-Paul Barrière, « Le massacre d’Ascq 1944 par les SS : rejeux médiatiques contemporains des procédures judiciaires (années 2000-2010) », Criminocorpus, revue hypermédia, ID : 10.4000/criminocorpus.13019
L’article vise à explorer les rejeux contemporains du massacre commis par les SS à Ascq en 1944 : 1/ l’utilisation de ce dernier par Jean-Marie Le Pen et les poursuites judiciaires (2005-2013) qu’il a encourues pour négationnisme ; 2/ le rôle des descendants de victimes et des médias traditionnels (presse écrite, TV) en France et en Allemagne dans l’impossible procès tardif des derniers SS ayant participé à ce crime (2013-2019). Même si l’attention portée à Le Pen, via ses propos publics sur Ascq, est en toute logique moindre qu’en France, la presse d’outre-Rhin met très peu de temps à relater ce feuilleton judiciaire, surtout en période d’élection présidentielle et de mutations stratégiques du Front national. La redécouverte de l’ancien SS et la reprise des poursuites contre lui, faute de pouvoir se fonder sur ses actes passés, se reporte sur des propos négationnistes qui ont transformé Karl M. en héros de l’extrême-droite (NPD) : action des victimes françaises, enquêtes journalistiques et processus judiciaires spécifiques allemands se conjuguent dans la même temporalité. Passé le décès de l’incriminé, l’attention sur la tuerie d’Ascq se réduit à la presse nordiste, tandis qu’elle s’efface en Allemagne au moment où se renforcent les réflexions sur la mémoire des années noires et sur l’attitude des démocraties vis-à-vis des néonazis.