Psychopathologie et poétique de l’« ennui » en France au xixe siècle

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10 décembre 2021

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Résumé Fr En

L’« ennui » acquiert ou plutôt retrouve, à l’aube du xixe siècle, le sens fort d’une expérience subjective douloureuse, placée sous le signe du vide. Il s’inscrit au cœur de la nosographie psychiatrique du suicide, en même temps qu’il désigne, avec Chateaubriand et Senancour, une composante essentielle de la conscience et de l’esthétique romantiques. Un large éventail de termes communs ou savants, substituts absolus ou partiels de l’« ennui », oriente alors récits et descriptions de l’état mélancolique, auquel il est associé : « dégoût de la vie », « spleen », « vague des passions », « tædium vitae » (de mémoire sénéquéenne), « misopsychie » et quelques autres, à travers lesquels se dessine et se brouille à la fois la frontière entre littérature et médecine. La psychopathologie s’enrichit ainsi d’une entité incertaine, tour à tour affirmée et contestée, qui court d’Esquirol à Minkowski, réveillant la mémoire d’une poétique dont elle croit parfois s’être séparée.

At the turn of the 19th century, « weariness » (ennui) acquires, or rather recovers, the meaning of a subjective and painful experience in a strong sense, understood in terms of a void. It figures at the center of the psychiatric nosography of suicide, while denoting, for Chateaubriand and Senancour, an essential element of romantic consciousness and esthetics. A vast spectrum of common and scholarly terms, absolute or partial substitutes for « weariness », determines the narratives and descriptions of the melancholic state, with which it is associated. Through terms such as « disgust of life », « spleen », « vague passions », « tædium vitae » (in the Senecan sense), « misopsychia », among others, the boundary between literature and medicine is at once formed and blurred. An uncertain entity is incorporated into psychopathology, one that is regularly defended and contested, from Esquirol to Minkowski, and which awakens the memory of a poetics from which it believed to have freed itself.

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