Matérialité, acteurs et usages des prisons de Tournai à la fin du Moyen Âge : un état des lieux

Fiche du document

Date

5 mai 2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6907

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Florian Mariage, « Matérialité, acteurs et usages des prisons de Tournai à la fin du Moyen Âge : un état des lieux », Criminocorpus, revue hypermédia, ID : 10.4000/criminocorpus.9498


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Depuis la fin du xiiie siècle, la commune de Tournai est détentrice, dans les limites territoriales de sa banlieue, de l’ensemble des droits d’échevinage, mais elle doit composer avec une juridiction royale de plus en plus prégnante, en la personne du bailli de Tournai-Tournaisis, plus tard du gouverneur militaire. S’y ajoutent les juridictions ecclésiastiques de l’évêque de Tournai et de son officialité, ainsi que celle du chapitre cathédral, qui conserve un îlot d’immunité au cœur de la ville, et garde jalousement ses privilèges pour l’ensemble de son personnel. Deux abbayes complètent le tableau des institutions détentrices de droits de juridiction. Un inventaire raisonné des vingt-deux prisons utilisées par ces différents protagonistes entre ca 1300 et 1600, croisé avec leur emprise territoriale et leurs prérogatives judiciaires, permet de dresser divers constats. Les prisons sont nombreuses et fragmentées entre les différents détenteurs des droits de justice, qui font preuve de souplesse et d’adaptation pour répondre – imparfaitement – à leurs besoins spécifiques d’enfermement. Diversité et multiplication des lieux de détention, concentration très relative, carence de moyens et de personnel, réaffectation de bâtiments existants assez peu sûrs et faible spécialisation caractérisent les prisons tournaisiennes jusqu’en 1600. Du point de vue des prisonniers, la situation est loin de s’améliorer au xvie siècle. Les conditions de détention se dégradent sensiblement et les peines carcérales, jusqu’alors largement réservées aux juridictions ecclésiastiques, se développent aussi dans l’arsenal répressif civil.

From the end of the xiiith century, the commune of Tournai has held, within the territorial limits of its suburbs, all of the rights of échevinage, but it has to deal with an increasingly significant royal jurisdiction, in the person of the bailiff of Tournai-Tournaisis, later the military governor. Added to this are the ecclesiastical jurisdictions of the bishop of Tournai and its officiality, as well as that of the cathedral chapter, which holds an island of immunity in the heart of the city, and jealously guards its privileges for its members. Two abbeys complete the picture of institutions holding jurisdictional rights. A reasoned inventory of the twenty-two prisons used by these different protagonists between ca 1300 and 1600, crossed with their territorial influence and their judicial prerogatives, makes it possible to draw up various observations. Prisons are numerous and fragmented among the different holders of justice rights, who show flexibility and adaptation to respond - imperfectly - to their specific detention needs. Diversity and proliferation of places of detention, very relative concentration, lack of resources and personnel, reassignment of existing buildings that are rather insecure and low specialization characterize Tournai prisons until 1600. From the point of view of prisoners, the situation is far from improve in the xvith century. The conditions of detention are deteriorating significantly and prison sentences, until then largely reserved for ecclesiastical jurisdictions, are also developing in the civil repressive arsenal.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en