15 décembre 2012
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Ghislaine Fournès, « De la chronique au roman courtois », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, ID : 10.4000/crm.11704
Il s’agit, à travers l’analyse du chapitre 78 du Victorial de Gutierre Díaz de Games (1436), première biographie chevaleresque écrite en castillan, de s’interroger sur ce qui délimite et différencie ces pages du reste du traité, afin d’évaluer la pertinence de la notion de genre en cette fin de Moyen âge. Le chapitre 78, quelque cinq pages qui se situent au cœur du récit chronistique, appelé « traité » par l’auteur et divisé en trois livres, chacun correspondant à un âge ou époque de la vie de PeroNiño, est, dans son entier, la description d’un lieu idyllique, protégé et clos, lieu des plaisirs entre chevaliers et gentes dames. Ce chapitre, grâce au découpage de la journée selon le rituel courtois et au recours à l’ecphrasis, peut être considéré comme une succession de Tableaux des cinq sens. Le chapitre serait révélateur d’une double tendance de la culture de ces nobles lettrés tant français que castillans, culture profane, d’une part, nourrie de références littéraires et artistiques, la plupart provenant de l’Antiquité, et culture cléricale à portée didactique d’autre part. Les pages étudiées seraient ainsi au service de l’esthétique courtoise, mais il s’agirait d’une esthétique courtoise contrôlée, dans une certaine mesure, par la morale chrétienne, confortée elle-même par la finalité de l’ouvrage, à son tour pré-établie par le genre auquel appartient le Victorial, faire l’éloge d’un chevalier.