20 juin 2011
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1272-9752
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1955-2424
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Patrice Uhl, « Du rebond parodique », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, ID : 10.4000/crm.5653
Tout au long du XIIIe s., trouvères et bourgeois du Nord se sont amusés à théâtraliser la fin’amor à travers le jeu-parti. Si plusieurs pièces du Recueil général des jeux-partis français laissent filtrer quelque « tentation parodique » (XIV, XV, XVI, XIX, XX et surtout CXXXVIII), aucune ne possède le caractère de parodie radicale des pièces CLXXIV et CLXXV, qui se nourrissent intégralement des Sottes Chansons du Ms. Douce 308.C’est en Lorraine, terre d’ordinaire jugée peu représentative de la modernité littéraire au Moyen Âge, que, vers 1305-1310, se localise cette tentative extrême de relancer de l’intérieur la machinerie passablement épuisée du débat courtois. L’ambition du petit cénacle réuni à la cour de Jean de Bar autour de Roland de Reims paraît, ni plus ni moins, avoir été de ravir le flambeau à l’avant-garde arrageoise au moment où l’étoile de celle-ci déclinait. Il est du reste probable que les mêmes milieux lorrains soient également responsables des Sottes Chansons du Ms. Douce 308, dont se nourrissent, dans le même manuscrit, les deux jeux-partis parodiques. Ce qui conforterait l’idée d’un déplacement de la modernité littéraire vers l’Est au début du XIVe siècle.