L’artiste historien de l’art en narrateur : musées clandes­tins et copies anonymes

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19 juin 2018

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Cécile Camart, « L’artiste historien de l’art en narrateur : musées clandes­tins et copies anonymes », Culture et Musées, ID : 10.4000/culturemusees.950


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Cet article interroge l’apparition de pseudo­musées clandestins au sein d’institutions dédiées à l’art contem­porain, complices malgré elles de tentatives de mise en demeure du récit téléologique de l’art moderne. Par l’entremise d’une fic­tion très documentée, certains collectifs d’artistes, situés à Berlin, dans l’ancien bloc de l’Est, en ex-Yougoslavie, revêtent différentes identités et pseudonymes afin de déployer une relecture de la modernité franco-américaine, qui se superpose à l’histoire des scénographies d’expositions des musées occidentaux. Présentées depuis 1986 comme des collections de musées, sous des intitulés conçus comme des citations historiques, ces mises en scène révèlent des discours et des opérateurs insaisissables. Dépassant les postures de l’artiste archiviste ou collectionneur, ceux-ci agissent en véritables historiens de l’art, pour le compte d’un certain Malevitch, d’un certain Walter Benjamin, sous la forme d’écrits et d’en­tretiens publiés dans des revues d’art, et organisent des conférences-performances exécutées par les réincarnations de Gertrude Stein, Porter McCray, Alfred H. Barr, etc. L’artiste historien-narrateur devient un artisan qui s’adonne à l’inlassable copie d’œuvres sans auteur, rendues célèbres par les prises de vues pho­tographiques de leurs contextes d’exposition, et dont la valeur iconique semble supplanter les œuvres elles-mêmes.

This article studies the emergence of secret so-called museums within institutions dedicated to contemporary art, unwilling accomplices to attempted setups of the teleological nar­rative of modern art. Through a helpful fiction, several artist col­lectives in Berlin, in the former Eastern bloc and former Yugoslavia, take on various identities and aliases to display a rereading of the French-American modernity, laying over the history of Western exhibitions scenographies. Presented as museum collections since 1986 with titles written in the form of historic quotations, such sta­gings reveal elusive speeches and operators who exceed the postures of the artist as an archivist or as a collector, and act as true art his­torians, on behalf of a « Malevich » or a « Walter Benjamin ». They publish essays and interviews in art magazines, and organize lively lectures performed by reincarnations of Gertrude Stein, Porter McCray, Alfred H. Barr, etc. The narrator-historian-artist thus becomes a tireless craftsman devoting him/herself to relentlessly copying authorless works, made famous by the photographic recor­dings of their exhibition settings, where the iconic value seems to displace the very works.

Este artículo analiza la aparición de pseudo­museos clandestinos en el seno de instituciones dedicadas al arte contemporáneo, cómplices a pesar de ellas mismas, de tentativas de exigencia del relato teleológico del arte moderno. Mediante una ficción muy documentada, ciertos colectivos de artistas situados en Berlín, en el antiguo bloque del Este, en la ex Yugoslavia, toman diferentes identidades y seudónimos para poder practicar una relec­tura de la modernidad franco americana, que se superpone a la historia de las escenografías de exposiciones de los museos occi­dentales. Estas escenografías, presentadas desde 1986 como colec­ciones de museos, con títulos ideados como citaciones históricas, revelan discursos y operadores inalcanzables. Más allá de las pos­turas de artista archivista o coleccionador, actúan como verdaderos historiadores del arte, por cuenta de un cierto Malevitch, un cierto Walter Benjamin, en forma de escritos y entrevistas publicados en revistas de arte, y organizan conferencias-performances realizadas por las reencarnaciones de Gertrude Stein, Porter McCray, Alfred H. Barr, etc. El artista historiador-narrador se convierte en un arte­sano que se entrega a la infatigable copia de obras sin autor, famo­sas por las tomas fotográficas de sus contextos de exposición, y cuyo valor representativo parece suplantar a las mismas obras.

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