7 juin 2024
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Coline Houssais, « “Visible invisibility”: from traditional ṭaggāgāt to Samra female pop stars, representations and performativity of race and gender in the northern Arabian Peninsula », Arabian Humanities, ID : 10.4000/cy.11407
Cet article examine la façon dont la race et le genre sont représentés et interprétés par les artistes féminines Sumr (à peau brune) dans le nord de la péninsule Arabique, depuis les ṭaggāgāt (chanteuses de mariage) traditionnelles jusqu'aux stars contemporaines de la pop. Sa thèse principale est que la pratique musicale, au fil des siècles, a été assurée par les Sumr parce qu'elle n'étaient pas jugée « convenable » par l'orthodoxie culturelle de l'époque, et que, par conséquent, seuls les individus et les communautés situés en marge de la société, tels que les Sumr, pouvaient y être associés. Ce faisant, leur position au sein des sociétés du nord de l'Arabie est devenue celle d'une marginalité intégrée. Lorsque le répertoire interprété principalement par les Sumr est devenu un élément clé de la patrimonialisation de l’héritage culturel, dans le cadre de la définition des identités nationales menée par les États nouvellement indépendants, ces artistes sont devenus l'objet d'une « invisibilité visible ». Il s’agit là d’un phénomène qui perdure encore aujourd'hui, y compris dans d'autres sphères de l'industrie musicale.