8 septembre 2022
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Sterenn Le Maguer, « La recherche archéologique et le patrimoine au Sultanat d’Oman comme facteurs de modernisation du pays », Arabian Humanities, ID : 10.4000/cy.8253
Cet article vise à montrer le rôle de la recherche archéologique et de la mise en valeur du patrimoine dans le développement politique, social et économique du Sultanat d’Oman. Si les recherches archéologiques dans le Sultanat d’Oman débutent bien avant l’accession au pouvoir du Sultan Qaboos bin Said Al Said, celles-ci deviennent sous son règne un véritable enjeu politique et social. Les fouilles archéologiques sont d’abord confiées aux chercheurs occidentaux (rattachés pour la plupart à des institutions localisées aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Italie ou en Allemagne), contribuant ainsi à faire émerger le pays sur la scène internationale. Le Sultanat est aujourd’hui doté de son propre service archéologique et forme des archéologues omanais. Ces recherches archéologiques vont non seulement éclairer la préhistoire et l’histoire de ce territoire, elles vont également définir un patrimoine qui va marquer l’identité du Sultanat d’Oman. Le patrimoine omanais est mis en valeur par l’inscription de cinq sites sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco entre 1987 et 2018. Cette patrimonialisation, unique dans la région du Golfe, répond au choix d’un développement touristique haut de gamme afin de diversifier l’économie du pays. Le Sultanat d’Oman construit ainsi l’image d’un pays ouvert et culturellement riche à laquelle l’UNESCO, institution internationalement reconnue, apporte une caution de choix. Parallèlement à cela, des formations universitaires dans les domaines de la culture et du patrimoine sont proposées afin d’inciter les jeunes omanais à travailler dans le secteur touristique. Le développement de ce secteur a également participé à la modernisation du pays et de ses infrastructures afin de relier les sites les plus importants à la capitale, Mascate, désenclavant ainsi des régions jusque-là isolées.