27 juin 2013
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Henri Reymond et al., « La logique ternaire de Stéphane Lupasco et le raisonnement géocartographique bioculturel d’Homo geographicus », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography, ID : 10.4000/cybergeo.25954
Cet article approfondit l’exploration de la logique ternaire antagoniste de S. Lupasco pour la géographie. Il examine son apport à la problématique des systèmes de villes. Il s’appuie pour cela sur les travaux de A. Bretagnolle et D. Pumain [2010] qui considèrent ces systèmes comme « une construction progressive fondée sur une variété d’interactions spatialisées entre des entités hétérogènes en co-évolution ». Cette affirmation rejoint la théorisation logico-géographique ternaire proposée par H. Reymond [2009, 2011] et permet d’ouvrir un questionnement sur le concept de co-évolution. Questionnement qui est examiné en trois parties. Un premier volet étudie le rôle d’un couplage logico-mathématique dans la dynamique de la co-évolution. Il utilise pour cela le modèle de Lotka-Volterra et l’idée de couplage permanent "société biosphère" qu’exprime le concept de médiance d’A. Berque. Un second volet souligne que la consistance logico-mathématique qui en découle autorise sa généralisation à un raisonnement géocartographique ancré dans la formalisation ternaire antagoniste. Dans un troisième volet, ce raisonnement a permis de tester un transfert transdisciplinaire de concepts nomades couplant biologie et géographie : l’accroissement en taille des animaux et celle des systèmes de villes correspondent au même exposant puissance 0.75 quant à leur consommation d’énergie. La conclusion avance l’idée d’un déploiement couplé "énergie densité" : l’action médiale des sociétés humaines dans la construction des systèmes de villes s’effectue selon une dynamique couplant des solutions morphologiques locales idiosyncrasiques aux limites nomothétiques qui organisent obligatoirement le rapport "énergie densité" en une trame permettant la nécessaire circulation des flux. Les couplages obtenus semblent ne pas contredire l’hypothèse testée : ils se développent selon une allométrie minorante variant autour de la puissance 0.75. Enfin, cette valeur, qu’il faut encore expertiser, semble correspondre à des contraintes sociobiologiques alors que les allométries majorantes paraissent refléter les ajustements socio-économiques quant au déploiement urbain des populations humaines sur le globe.