La compensation écologique permet-elle vraiment de tendre vers l’absence de perte nette de biodiversité ?

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14 février 2024

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Brian Padilla et al., « La compensation écologique permet-elle vraiment de tendre vers l’absence de perte nette de biodiversité ? », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography, ID : 10.4000/cybergeo.40826


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Depuis 2016, le droit français poursuit un objectif de non perte nette de biodiversité en imposant aux projets ayant des incidences sur la biodiversité d’éviter, de réduire, puis de compenser ces incidences. Les mesures compensatoires doivent générer des gains écologiques suffisants, ce qui suppose qu’elles soient réalisées sur des sites en mauvais état écologique. Cet article analyse le contexte écologique dans lequel ont été réalisées 1153 mesures compensatoires, entre 2017 et 2021, sur le territoire hexagonal français. En utilisant des données de la "naturalité potentielle de France métropolitaine", nous comparons d’une part les scores d’intégrité biophysique des sites choisis et d’autre part les scores de qualité écologique incluant un indice de connectivité du paysage autour des sites, par rapport aux scores nationaux. Nos résultats montrent que 64 % de la surface des sites de compensation se situe sur des espaces où le score d’intégrité biophysique est supérieur à la médiane française, et que 40 % se situe sur des espaces où il est supérieur au dernier quartile. En revanche, la majorité des sites de compensation se trouve dans des paysages présentant une qualité écologique inférieure à celle du territoire hexagonal. Ces résultats suggèrent que la stratégie de localisation des mesures compensatoires ne vise pas prioritairement à générer un gain écologique important, mais répond à d’autres contraintes économiques et foncières. Cela questionne l’efficacité de la compensation à tendre vers l’absence de perte nette de biodiversité.

Since 2016, French law has pursued the objective of no net loss of biodiversity by requiring projects with impacts on biodiversity to avoid, reduce, and then compensate for these impacts. Offset measures must generate sufficient ecological gains, which presupposes that they are carried out on sites in poor ecological condition. This article analyzes the ecological context in which 1153 offset measures were implemented between 2017 and 2021 in France. Using data on the "potential wilderness of mainland France", we compare the biophysical integrity scores of the selected sites on the one hand and the ecological quality scores, including an index of landscape connectivity around the sites, on the other hand, in relation to national scores. Our results show that 64% of the area of offset sites is located in areas where the biophysical integrity score is above the French median, and 40% is located in spaces where it is above the last quartile. However, the majority of offset sites are found in landscapes with lower ecological quality than the mainland territory. These findings suggest that the strategy for locating compensatory measures does not primarily aim to generate significant ecological gains but rather responds to other economic and land constraints. This raises questions about the effectiveness of offsetting in moving towards no biodiversity net loss.

Desde 2016, la ley francesa ha estado orientada al objetivo de la no pérdida neta de biodiversidad al exigir que los proyectos que tengan incidencia sobre la biodiversidad eviten, reduzcan y posteriormente compensen los impactos. Tales medidas deben propiciar beneficios ecológicos suficientes, lo cual supone que se implementen en sitios que presentan condiciones ecológicas degradadas. Este artículo analiza el contexto ecológico en el que se llevaron a cabo 1.153 medidas compensatorias entre los años 2017 y 2021 en territorio francés. A partir de datos del "potencial natural de la Francia metropolitana", comparamos, por un lado, las puntuaciones de la integridad biofísica de los sitios seleccionados y, por otro lado, las obtenidas por la calidad ecológica, incluido un índice de conectividad del paisaje alrededor de los sitios, ambos respecto a las puntuaciones nacionales. Nuestros resultados expresan que el 64 % de la superficie de los sitios de compensación está localizada en espacios donde la puntuación de la integridad biofísica es superior a la media francesa, y que el 40 % se sitúa en áreas donde es superior al último cuartil. Por otro lado, la mayoría de los espacios de compensación están situados en paisajes que presentan una calidad ecológica inferior a la del territorio francés. Los resultados sugieren que la estrategia de especialización de las medidas compensatorias no apunta principalmente a generar una ganancia ecológica significativa, sino que más bien responde a limitaciones económicas y de suelo, cuestionado así la eficacia de la compensación para avanzar hacia una ausencia de pérdida neta de biodiversidad.

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