16 mai 2007
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1278-3366
https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Pierre Pech et al., « Spatial and temporal biodiversity variations in a high mountain environment: the case of the proglacial margin of the Evettes, Natura 2000 area (Savoie, French Alps) », Cybergeo : revue européenne de géographie / European journal of geography, ID : 10.4000/cybergeo.6106
L’objectif de cet article est de contribuer à la compréhension des changements en cours dans un environnement alpin, au front d’une marge proglaciaire, en relation avec un retrait glaciaire. Le secteur étudié correspond à la plaine proglaciaire du glacier des Evettes, situé en Savoie dans les Alpes françaises, vers 2500m d’altitude. Ce site appartient au réseau Natura 2000. Les conditions écologiques locales ont permis l’élaboration d’une vaste plaine proglaciaire en raison du retrait du glacier depuis la fin du Petit Âge Glaciaire (stades de retrait jalonnés depuis 1860). Les données collectées reposent sur l’échantillonnage floristique sur 110 placettes dont les résultats ont été analysés statistiquement avec plusieurs paramètres : la distance par rapport au front glaciaire actuel (et donc l’âge depuis la déglaciation), le contexte morphopédologique, la diversité spécifique déterminée à partir de l’indice Shannon-Weaver, la classification du type de stratégie dite de Grime et la valeur de la rareté de l’espèce lorsque celle-ci est signalée dans les listes du réseau européen de Natura 2000. Des analyses univariées et multivariées ont été appliquées afin de déterminer l’impact du retrait glaciaire sur la variation de la biodiversité. Si l’on aboutit très classiquement à la démonstration qu’il y a augmentation globale de la biodiversité en allant du front glaciaire actuel vers la marge la plus externe, notre étude prouve que la biodiversité la plus élevée concerne un point intermédiaire. Cette position correspond en réalité au secteur où les conditions locales périglaciaires permettent la cohabitation de plantes à la fois pionnières, rudérales et compétitrices. A terme, cette activité périglaciaire, ici responsable de l’augmentation de la biodiversité, est pourtant en régression sous l’impact du réchauffement.