Conflits armés et environnement

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7 janvier 2013

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Al–Hamandou Dorsouma et al., « Conflits armés et environnement », Développement durable et territoires, ID : 10.4000/developpementdurable.3365


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Les conflits armés sont source de catastrophes majeures pour l’environnement. Dans les années 60, la défoliation de la jungle vietnamienne par l’armée américaine a interpellé la conscience collective sur la protection de l’environnement en situation de conflit armé (Pearce, 2000). La guerre du Golfe de 1990-1991, avec l’utilisation des armes à l’uranium appauvri et l’incendie des puits de pétrole a fait de la protection de l’environnement lors des conflits armés une préoccupation internationale. Des dispositions juridiques et réglementaires du droit international interdisent et limitent les actions néfastes sur l’environnement en temps de guerre. Au nombre de ces dispositions, il y a la Convention ENMOD de 1976, le Protocole I de Genève de 1977 et les Directives de la Croix-Rouge pour la formation des forces armées (1996). La difficulté de mise en œuvre de ces instruments est l’une des causes principales de l’exacerbation et de la persistance des impacts environnementaux des conflits armés. Un bref aperçu des travaux effectués dans ce domaine montre que cette question est jusque-là abordée sous un angle purement théorique, empirique et descriptif (causes, manifestations et typologies des conflits). Et, contrairement aux autres domaines de connaissances (scientifiques, économistes, juristes, universitaires), les spécialistes de l’évaluation environnementale se sont à ce jour peu intéressés à cette question.L’analyse des impacts environnementaux permet de dresser une typologie axée sur les trois grandes phases de déroulement des conflits armés : pré-conflit, syn-conflit et post-conflit. S’y ajoutent les impacts « collatéraux » qui se poursuivent même pendant la phase post-conflit.L’article analyse l’applicabilité de la procédure d’Évaluation Environnementale (EE) et d’Évaluation Environnementale Stratégique (EES) en distinguant les différentes phases des conflits armés et en insistant sur les processus de prévention, d’anticipation et d’atténuation des impacts. De cette analyse, il ressort que l’Évaluation Environnementale a un grand rôle à jouer en situation de conflit armé, notamment en intervenant dans les actions de planification de la gouvernance, les opérations humanitaires, les actions de reconstruction post-conflit et surtout dans les actions en amont des conflits.Une telle approche nécessite un cadre d’analyse adapté impliquant des outils méthodologiques et opérationnels adéquats, et en se plaçant dans une perspective globale du développement durable.

Armed conflict and war are major impediments to sustainable development in numerous countries. In addition to well known dramatic humanitarian effects, it leads to less well known serious and important environmental impacts. From degradation of natural resources, such as water, agricultural land, forest and biodiversity to collateral environmental damages such as oil spills, and finally to the collapse of environmental governance, environmental impacts of conflicts may seriously affect post conflict rehabilitation and reconstruction and may sustain conditions of personal civil unrest afterwards. Numerous examples of such damages are now well documented from conflict-affected area. This paper discusses the applicability and usefulness of well established environmental assessment processes in various phases of conflict with emphasis on prevention, anticipation and attenuation of possible impacts.The analysis shows that environmental assessment may play a great role in situation of conflict, both at the pre- and post-conflict stage, and in some degree during the syn-conflict phases. In post-conflict phases, Environmental Assessment (EIA) methods can be used to evaluate environmental damages and to some degrees help in their mitigation. A number of evaluation and measuring techniques, such as diachronic satellite imagery analysis, field surveys, and other methods can then be used to measure the impacts as part of a standard Environmental and Social Impact Study. Strategic Environmental Assessment (SEA), in some circumstances, can be used for the post-conflict phase in assessing overall priorities and avoiding poorly planned reconstruction in terms of environmental management. Upstream from conflict, while some elements of potential collapse of environmental governance is foreseen, some form of advanced strategic environmental assessment could help to anticipate impacts and design Involuntary Resettlement Plan with least environmental damages, or plans for monitoring Protected Areas or World Heritage sites. Not much can be done during the actual conflict phase, but a number of International legal instruments do exist that deal with the Protection of the Environment in war times; belligerents should be duly informed and reminded of those as preventive and protective measures of the environment. A number of articles of The Hague Conventions (1907), the Constitution Accord of the Nuremberg Tribunal (1945) and of the Geneva Conventions (1949) altogether indirectly forbid and prevent abusive and destructive behaviours towards the environment in the conduct of war. More specifically however, the ENMOD Convention (1976), Protocol I of Geneva (1977) and Directives of the Red Cross (1996) deal directly with the protection of the environment.

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