18 décembre 2017
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Jean-François Zorn, « Le rôle des écoles dans la mission des Églises anglicanes et protestantes du Sud : héritages, mutations, perspectives », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, ID : 10.4000/dhfles.4259
L’école a joué un rôle fondamental dans les Missions anglicanes et protestantes des pays du Sud. Si, au début du XIXe siècle, la salle de classe est la même que celle du temple rappelant l’aspect pédagogique de la réforme protestante, à la fin de ce siècle l’école n’est plus dans le temple, mais à côté de lui tout en demeurant une œuvre essentielle de la mission. La période coloniale proprement dite commence, et là où la mission et son école ont précédé la colonisation française, des tensions surgissent entre le colon qui veut franciser et laïciser et l’instituteur missionnaire qui enseigne en langue locale et ne perd pas de vue l’objectif religieux. Mais, dès le début du XXe siècle une séparation s’opère entre les Missions et leurs écoles visant à écarter le prosélytisme de ces dernières et les ouvrir à tous. L’école doit cependant demeurer un agent d’inculturation et non d’acculturation pour rester « indigène », ne pas apparaître « étrangère » au contexte dans lequel elle se développe tout en s’ouvrant aux valeurs universelles. Avec la période postcoloniale qui débute lors de l’indépendance des principaux pays du Sud et de l’autonomie des Églises anglicanes et protestantes, ces dernières créent des directions privées d’enseignement primaire et secondaire. L’émergence de l’enseignement public provoque une éclipse de l’enseignement protestant traditionnel qui se tourne alors vers l’éducation populaire et communautaire, les Églises se présentant elles-mêmes comme les sentinelles d’une formation dite de la libération.