15 décembre 2016
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Régine Azria, « Entre lares et pénates : les objets de la diaspora », Diasporas, ID : 10.4000/diasporas.443
Il est des objets chargés de sens et d’affects que les hommes et les femmes en situation migratoire estiment indispensables lorsqu’il leur faut choisir entre ceux qu’ils sont prêts à abandonner sur place et ceux dont ils ne peuvent envisager de se séparer. Ce faisant, ils s’accordent pour investir ces objets électifs de pouvoirs réels et concrets. Le caractère indéfectible de leur présence à leurs côtés serait, à leurs yeux, le garant de la continuité de leur vie, en dépit de la faille existentielle que constitue l’arrachement au lieu. Leur présence aurait le pouvoir d’atténuer la violence de la rupture entre l’avant et l’après ; elle accompagnerait la transition nécessaire puis la reconstruction. C’est à ces objets-passerelles, dont la fonction médiatrice s’avère particulièrement précieuse, qu’est consacrée cette réflexion : en identifier les spécificités, en analyser les rôles et fonctions, voir en quoi et comment ils participent à la fabrique du social, voire à sa réparation-reconstruction.