15 décembre 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1637-5823
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2431-1472
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Sébastien Tank-Storper, « L’attentat contre la AMIA à Buenos Aires. Une histoire argentine ? », Diasporas, ID : 10.4000/diasporas.457
Le 18 juillet 1994 à 9 h 53, une bombe faisait exploser le siège de la AMIA (Asociación Mutual Israelita Argentina), au cœur du quartier Once à Buenos Aires, faisant 85 morts et près de 250 blessés. Cet attentat, qui faisait suite à celui du 17 mars 1992 contre l’ambassade d’Israël en Argentine (qui avait causé la mort de 29 personnes), n’est à ce jour toujours pas formellement élucidé et reste le plus meurtrier qu’a connu le pays. Cet article s’intéresse aux manifestations politiques et aux dispositifs mémoriels liés à l’attentat contre la AMIA, en interrogeant notamment la manière dont ils s’inscrivent dans la ville de Buenos Aires et contribuent à questionner la place des juifs dans la vie politique argentine. Deux tendances en partie contradictoires peuvent à ce titre être identifiées : une tendance au repli et à l’allogénisation des espaces communautaires juifs, matérialisée notamment par l’ensemble des dispositifs sécuritaires qui les protègent ; une tendance inverse à la « citoyennisation » de la présence juive en Argentine, à travers la convergence des revendications politiques liées à l’attentat avec d’autres luttes politiques associées au processus de transition démocratique de l’Argentine post-dictatoriale.