26 janvier 2017
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Catherine Boré et al., « Approche textométrique de l’articulation du discours narratorial et des discours directs dans un corpus de contes du XVIIe siècle », Discours, ID : 10.4000/discours.9237
Cet article vise à caractériser les modes d’articulation du discours narratorial et du discours direct dans un corpus de contes du XVIIe siècle : un conte de Mme d’Aulnoy (Le pigeon et la colombe, 20 840 mots) et les contes de Perrault (20 641 mots) dans des éditions où les discours directs ne sont pas typographiquement marqués. Pour les caractériser, nous analysons l’interaction entre les segments introducteurs, les incises et la ponctuation. La méthodologie mise en œuvre consiste à utiliser certains outils de textométrie permettant une observation des propriétés internes ou relationnelles des catégories de discours représentés par qualification linguistique de leurs constituants et de leurs positions relatives. Dans un premier temps, nous comparons le choix narratorial dominant dans chaque œuvre selon l’importance relative de chaque type de discours représenté. Cette première analyse permet de contraster des différences entre Perrault et d’Aulnoy dans la répartition de ces discours. Après une analyse textométrique permettant une caractérisation globale des modes d’introduction des discours directs, nous étudions les propriétés syntaxiques des frontières entre le discours narratorial et les discours directs selon qu’il y a présence d’un segment introducteur dans le contexte gauche du discours direct ou qu’il y a une incise. Nous mettons en évidence le fait que Mme d’Aulnoy se caractérise par l’absence de segments introducteurs dans les discours directs non typographiquement marqués. La différentialité du discours direct doit alors reposer sur l’usage de modalités d’énonciation allocutives, sur l’indexicalité, ou encore sur l’emploi de l’adresse et de l’incise de dire. Nous mettons en avant le caractère vicariant du segment introducteur et de l’incise et donc la fonction du discours direct comme complément d’objet direct du verbe de parole dans les deux cas ; en analysant la place de l’incise dans le discours direct et ses signes de ponctuation de clôture, nous montrons que l’incise peut être sans rupture poursuivie par un discours narratorial événementiel et qu’elle relève entièrement de ce dernier.