La sodomie dans l’affaire Théophile de Viau : questions de genre et de sexualité dans la France du premier xviie siècle

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3 juin 2011

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Matthieu Dupas, « La sodomie dans l’affaire Théophile de Viau : questions de genre et de sexualité dans la France du premier xviie siècle », Les Dossiers du Grihl, ID : 10.4000/dossiersgrihl.3934


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L’affaire Théophile est source de malentendus. Alors que l’historiographie du libertinage, en se concentrant sur le libertinage érudit a fini par oublier que la sodomie était un enjeu majeur du procès, les historiens de la répression homosexuelle abordent les relations sexuelles entre hommes dans une perspective essentialiste, gommant toute distinction entre sodomie au xviie siècle et homosexualité à l’époque contemporaine. Il s’agit donc la première partie de cet article de souligner que la sodomie est au cœur de l’affaire à la fois comme objet de représentation littéraire et comme pratique illicite. La seconde partie consiste dans une historicisation des discours ayant trait aux relations sexuelles entre hommes, qui montre qu’on ne saurait confondre « homosexualité masculine » et « sodomie ». Celle-ci désigne en effet des rapports anaux aussi bien entre hommes et femmes qu’entre hommes seuls ; lorsque la notion est mobilisée pour renvoyer à des relations anales entre hommes, elle ne constitue pas pour autant une orientation sexuelle ; en tant que concept issu de la théologie, elle ne relève pas de la sexualité ; aucune déviation de genre ne lui est associée. Dans une troisième partie, il s’agit de montrer que la notion de sodomie ne doit pas nous conduire à ignorer les autres discours pouvant porter sur les relations sexuelles entre hommes dans la France du premier xviie siècle et qu’à ce titre, on ne saurait se suffire de cette catégorie pour aborder la question. Bref, cet article a pour but de poser les premiers jalons d’une histoire de l’homosexualité masculine dans la France du xviie siècle d’un point de vue historiciste, sinon constructionniste.

Sodomy in the Theophile de Viau affair: questions of gender and sexuality in early modern France.There is a puzzling misunderstanding about the Theophile affair. While the historiography of libertinism, focusing on erudite libertinism, no longer mentions sodomy as a key issue of the trial, historians of homosexual repression address sexual encounters between men in an essentialist approach, making no distinction between early modern sodomy and contemporary homosexuality. Thus, in the first part of this article, I emphasize that sodomy is a central point in Theophile’s trial both as a literary matter and as an illicit act. In the second part, I historicize sexual encounters between men by arguing that one should not equate sodomy with male homosexuality. Sodomy refers to anal sex between men and women as well. Even when it refers to anal sex between men, it postulates no erotic preference and has nothing to do with any sexual orientation. As a theological concept, it does not pertain to sexuality at all. Finally, it is not associated with gender deviance. In the third part, I suggest that discourse about sodomy must not conceal other discourses among sexual behaviors between men in early modern France and may not be a sufficient means to discuss them. In short, the purpose of this article is to clear the way toward a history of male homosexuality in early modern France from a historicist if not constructionist perspective.

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