30 août 2022
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Sophie Houdard, « De quelques trahisons involontaires du passé. Fonctionnement et interprétation du lapsus », Les Dossiers du Grihl, ID : 10.4000/dossiersgrihl.6222
Cet article propose de voir comment le lapsus freudien peut entrer dans une démarche historique soucieuse d’analyser des écrits. Il ne s’agit pas de proposer une psychanalyse d’auteurs, certainement pas de débusquer le refoulement ou l’inconscient des écrits, mais de voir en quoi l’étude précise d’un lapsus peut permettre d’approcher le fonctionnement de la tradition scripturaire chrétienne. Cet article s’appuie sur deux articles, l’un de Carlo Ginzburg sur un lapsus du pape Wojtila au moment du célèbre pèlerinage à la grande synagogue de Rome en 1986, l’autre de Jacques Le Brun sur une rature manuscrite de Fénelon au moment de la controverse du pur amour : rien ne les relie (ni l’époque, ni le contenu) sinon, dans les deux cas, le recours au lapsus qui y est thématisé, théorisé, discuté dans son fonctionnement par les deux historiens, pour interpréter des écrits involontaires qui, par le régime de la négation, font revenir le passé dans le présent et font du déni la forme écrite d’un rapport au temps et à l’Histoire.