Dichotomie entre constitution d’un État de droit et mondialisation dans le contexte de la Malaisie : perspective sociolinguistique

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26 mars 2010

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Renate Kärchner-Ober, « Dichotomie entre constitution d’un État de droit et mondialisation dans le contexte de la Malaisie : perspective sociolinguistique », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.1836


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La mondialisation est devenu l’un des principaux mots-clefs dans le contexte multilingue, multiracial et pluriculturel malaisien alors même que cette nation s’efforce d’accéder au rang de pays développé d’ici à 2020 (« Vision 2020 »). Contrairement à d’autres nations plurilingues dans les pays en voie de développement ou en Europe (notamment en Belgique et en Suisse), la Malaisie n’a qu’une langue officielle, le bahasa malaysia. Cette tentative de fonder l’unité nationale sur la langue s’inscrit, pour les sociétés, cultures et nations, dans un contexte d’évolution vertigineuse de la communication et des technologies qui s’y rattachent à l’ère de la globalisation du 21e siècle. Tout cela ne va pas sans occasionner des effets secondaires. La Malaisie, en tant que membre de l’ASEAN a – à l’instar de la plupart des pays de la région – une population plurilingue recoupant ses groupes ethniques, Malais, Chinois et Indiens. Ce pays, issu du colonialisme, n’a jamais existé en tant que nation avant le passage des Britanniques et il a longtemps eu la langue anglaise comme unique dénominateur commun. Après l’Indépendance, de larges segments de la population ont rejeté cette langue au nom de son passé colonial. L’anglais a donc été éliminé progressivement au profit du bahasa malaysia (BM) dans un effort de créer une ‘lingua franca malaya’. BM est l’unique langue officielle et son usage s’étend à la communication officielle, à l’administration gouvernementale, aux écoles et universités. Ce processus de diminution de l’importance de l’anglais dans ces secteurs a entraîné un déclin très sensible de la maîtrise de l’anglais en Malaisie au point d’être pointé du doigt comme menace à l’encontre de Vision 2020. Alors que les sociétés multiculturelles et plurilingues cherchent le plus souvent à équilibrer les intérêts de tous les groupes ethniques en évitant les discriminations, la Malaisie, pays plurilingue, ne reconnaît aucun statut officiel aux autres langues (chinois ou tamil). Cet article entend explorer l’existence d’une dichotomie en matière de politique linguistique malaisienne. D’une part le renforcement autoritaire d’une langue unique et unificatrice dans un contexte de processus de constitution d’un Etat-Nation a porté ses fruits avec l’existence d’un unique commun dénominateur en terme de communication résolument non colonial. D’autre part une nouvelle dichotomie a vu le jour avec la nécessité de remettre la langue mal-aimée sous les projecteurs, cette langue des colons, cette langue pourvue d’un lourd bagage culturel. A l’heure actuelle, l’anglais est à nouveau valorisé en tant que langue étrangère la plus importante permettant d’atteindre les objectifs de Vision 2020 ainsi que pour le monde globalisé des affaires, de l’économie et du commerce. Cet article s’efforce de décrire et d’analyser le contexte particulièrement complexe et particulier de la Malaisie. De plus, le statut et la co-existence des langues vont être décrit dans leur relation avec l’anglais comme lingua franca mondialisée et son rôle dans l’environnement malaisien. Enfin, il tente de suggérer des pistes pour combler le fossé entre demandes globales et besoins locaux.

Globalisation has become one of the main keywords within the Malaysian multilingual, multiracial and multicultural context, as the nation strives to become fully developed in 2020 ("Vision 2020"). Unlike other multilingual nations in the developing world or in Europe (e.g. Belgium, Switzerland), Malaysia uses only one single official language, Bahasa Malaysia. Within the rapid changes of communication and communication technologies of the globalized world in the 21st century among societies, cultures and nations, this attempt to forge unity on the language must come across with side effects. Malaysia as a member of ASEAN has – like most countries in the region – a multilingual population according to its ethnic groups: Malays, Chinese and Indians. Malaysia as a product of colonialism that had never existed as nation before the advent of the British, has seen its only common linguistic denominator in the English language. After independence, large parts of the population rejected this language on the grounds of its colonial heritage. English was subsequently gradually phased out and replaced by Bahasa Malaysia (BM) in an effort to create a ’lingua franca malaya’. BM is the sole official language and is used in official communication, government administration, schools and universities. This continuous process of diminishing the relevance of English in these sectors has lead to a dramatic decline in its use and command, which recently was acknowledged to jeopardize Vision 2020. While the reality of multicultural and multilingual societies often seeks to accommodate the interest of all ethnic groups without discrimination, Malaysia as multilingual country does not grant credit to any official status to the other languages (Chinese, Tamil). The intention of this paper is, to explore the current dichotomy with respect to the Malaysian language policies. On one hand, the authoritarian enforcement of the single, unifying language in the difficult process of nation-building has born fruit with the existence of a single common and strictly non-colonial denominator in order to communicate. On the other hand, a new dichotomy has opened up with the necessity to bring the disliked language back into the lime-light; the language of the colonial masters; a language not free of a cultural context. At present, English is being promoted again as the most important foreign language for the purpose of meeting the goal of Vision 2020 as well as for global business, economy and commerce. This paper aims to describe and analyse the highly complex and unique multilingual setting of Malaysia. Furthermore, status and co-existence of the languages will be explored with regard to English as global lingua franca and its role within the Malaysian context. Finally, it will discuss how the gap between the global demands and local needs could be closed.

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