7 mai 2012
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Silva Santisteban Rocío, « La participation des femmes dans le conflit interne armé au Pérou durant la période 1980-2000 », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.2702
Entre 1980 et 2000, le Pérou a vécu un conflit interne armé qui s’est soldé par un nombre de victimes sans précédent dans l’histoire de l’Amérique latine. Les protagonistes de la lutte armée furent aussi bien des collectifs subversifs (PCP-SL et MRTA) que l’Armée et la Police ainsi que la population paysanne organisée en milices (rondes paysannes). Les conséquences furent évidemment dramatiques puisqu’en plus des nombreuses pertes humaines qu’il faut déplorer se combinait la tragique désagrégation du lien social. Les femmes qui participèrent directement ou indirectement au conflit, si elles ne sont pas aujourd’hui décédées, portent les stigmates des affrontements : cicatrices, viols, grossesses non désirées, stress post-traumatique. Il s’agit ici des victimes des deux camps, mais aussi de celles qui se sont converties en agent de la justice pour récupérer leurs proches, leurs époux et leurs fils, formant ainsi les premiers collectifs de revendication des droits de l’homme. Cependant, celles qui ont bénéficié de la reconnaissance médiatique sont sans nul doute celles qui ont perpétré les crimes : les femmes qui ont pris les armes comme militantes, combattantes ou comme membres des forces de l’ordre.