24 novembre 2014
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Fernand de Varennes, « Fédéralisme, identités et langues officielles en Inde », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.3390
Peu après son indépendance, la République d’Inde se dote en 1950 d’une Constitution qui fait d’elle une république parlementaire fédérale, laïque et démocratique. Ses États membres à l’époque sont hérités des anciennes provinces et États princiers de l’époque du Raj britannique, et la nouvelle Constitution ne prévoit qu’une seule langue officielle, le hindi, avec l’anglais jouant un rôle subsidiaire et temporaire – qui perdure toujours. Mais cet arrangement créa rapidement de nombreux mécontentements puisqu’il signifiait que certaines populations linguistiques de plusieurs dizaines de millions de locuteurs étaient écartées à toutes fins pratiques des leviers du gouvernement et des opportunités d’emplois puisqu’ils ne maîtrisaient pas les langues officielles de l’Union indienne ou des nouveaux États. Violence et émeutes commencèrent à secouer le pays jusqu’à ce que l’Inde adopte en 1956 le States Reorganisation Act qui réorganise les États selon des bases linguistiques. Si les conflits n’ont pas complètement disparu de tous les coins du pays, cet article fera le point sur la manière dont les politiques indiennes de planification linguistique, comprenant de nombreuses dispositions constitutionnelles et législatives reconnaissant des droits linguistiques ainsi que les parties constituantes de la fédération et nombreux territoires autonomes ayant leurs propres langues officielles, ont fait en sorte que l’Inde parvienne à maintenir – malgré sa pauvreté – l’unité du pays tout en reconnaissant sa vaste diversité linguistique et culturelle et en trouvant les moyens d’accommoder cette diversité de façon juste et équitable.