9 octobre 2017
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Aurélie Ballot-Léna, « La trahison en droit des affaires », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.4274
La consultation d’un dictionnaire permet de dégager deux acceptions du terme trahison. La première, qui vient immédiatement à l’esprit d’un juriste, correspond à l’action de trahir son pays, sa patrie. La trahison est ici contraire à l’intérêt général. De manière plus particulière, la seconde acception de la trahison renvoie au fait de tromper la confiance de quelqu’un, de faire preuve de déloyauté. C’est ici l’intérêt particulier de celui qui avait fait confiance qu’il s’agit de protéger. Même si le droit des affaires peut être présenté comme le siège des libertés économiques, où règne le principe de libre concurrence, des solutions peuvent être regardées comme des applications particulières de la trahison, entendue comme une déloyauté. Tantôt il s’agira de sanctionner un tel comportement, tantôt il s’agira de la prévenir en consacrant un devoir de loyauté ou de fidélité. De manière plus surprenante, ces derniers temps ont vu se développer des mesures encourageant la dénonciation. Celle-ci se faisant au mépris d’un engagement, d’une parole donnée, est ainsi légitimée une certaine forme de trahison. De telles mesures sont justifiées par la protection de l’intérêt général, le droit des affaires ayant pour particularité, par rapport à d’autres branches du droit privé, de connaître des règles visant tant la protection d’intérêts particuliers que celle de l’intérêt général.