8 décembre 2020
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Sara Johnsdotter, « The Growing Demand in Europe for Reconstructive Clitoral Surgery after Female Genital Cutting: A Looping Effect of the Dominant Discourse? », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.6153
Quand les activistes combattent « l’excision » dans les années 1980, un fossé discursif s’est créé et persiste aujourd’hui. Les militants, les ONG, les gouvernements et certains chercheurs considèrent ces pratiques comme des mutilations, tandis que d’autres chercheurs n’ont pas adopté le nouveau terme de « mutilations génitales féminines » ou MGF et n’adhéraient pas à la perspective que ces pratiques devaient être décrites à l’intérieur d’un contexte plus large comprenant une multitude de variations. Partant de ce décalage, cet article discute la « chirurgie reconstructive clitoridienne » ou « la reconstruction clitoridienne » comme un phénomène culturel en plein essor. Utilisant le concept de « loupe grossissante » de Ian Hacking, nous montrons que la demande croissante pour la chirurgie reconstructive clitoridienne dans les pays européens doit être comprise en relation au discours dominant contre les mutilations génitales féminines. Alors que beaucoup d’équipes interdisciplinaires en Europe essayent de fournir un encadrement holistique et respectueux pour les femmes qui ont recours à la chirurgie, nous observons que ce discours hégémonique anti-FGM a des effets négatifs pour les femmes qui choisissent ou non la chirurgie.