Zoroastre (1749) de Rameau : Droit et utopies dans un opéra franc-maçon du siècle des Lumières

Fiche du document

Auteur
Date

29 juin 2009

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0247-9788

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2109-9421

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Paul Tillit, « Zoroastre (1749) de Rameau : Droit et utopies dans un opéra franc-maçon du siècle des Lumières », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.631


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’opéra Zoroastre de Rameau peut mériter une attention particulière à plusieurs titres : ses auteurs, le compositeur Jean-Philippe Rameau et le librettiste Louis de Cahusac, étaient, outre des artistes, des théoriciens de leur art et des penseurs proches des cercles progressistes de leur temps, tels les philosophes, les encyclopédistes, et même les francs-maçons ; l’œuvre est le premier usage direct de la religion perse antique dans un opéra ; Zoroastre fut l’occasion d’une innovation formelle majeure, l’absence de prologue (qui fit rapidement précédent), mais surtout d’une innovation concernant le genre même de la tragédie lyrique française. En effet, Cahusac et Rameau ont pris prétexte de la vie du prophète Zoroastre pour délivrer, à travers leur opéra, un message philosophique prônant l’utopie d’un monde régi par des lois naturelles et des rois vertueux légitimés davantage par l’amour de leurs sujets que par leurs droits dynastiques. Cette remise en cause du caractère purement distrayant de l’opéra se heurta à la frilosité du public, déçu de ne pas trouver sur scène les stéréotypes galants auxquels il avait été toujours habitué. La version de Zoroastre présentée en 1749 a ainsi été largement modifiée pour sa reprise en 1756, au détriment des aspects novateurs du livret, faisant de la première version un opéra oublié qui n’a jamais été remis en scène jusqu’à aujourd’hui.

The opera Zoroastre of Rameau deserves particular attention for several reasons: its creators, the composer Jean-Philippe Rameau and the librettist Louis de Cahusac, more than artists, were theoreticians of their arts and thinkers close to the progressives circles of their time, like philosophers, encyclopaedists, even freemasons. Zoroastre was an opportunity for a major innovation in form, the omission of a prologue (which soon set a precedent), but particularly for a core innovation in French lyrical tragedy genre. Indeed, Cahusac and Rameau seized the pretext of the life of the prophet Zoroastre to issue, through their opera, a philosophical message which promotes the utopia of a world led by natural laws and virtuous kings legitimated more by the love of their subjects than any birthrights. This voluntary renunciation of the purely entertaining nature of opera was unwelcome by the public, disappointed not to find on stage the galant stereotypes which it was accustomed to. Thus, the version of Zoroastre released in 1749 was widely modified during its 1756’s revival to the detriment of the innovative aspects of the libretto, turning the first version into a forgotten work which has never been produced again until today.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en