13 juillet 2023
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Alice Jandrain et al., « Modernisation et masculinisation du réseau semencier. Le cas de la filière haricot à Idjwi, en RD Congo », Droit et Cultures, ID : 10.4000/droitcultures.8621
L’agriculture, comme de nombreux métiers, est une activité genrée. En RD Congo, l’agriculture productive est généralement l’apanage des hommes et l’agriculture vivrière, celle des femmes. La sélection et la conservation des semences fait l’objet de cette même répartition. Ainsi, les femmes sélectionnent, sèment, récoltent, et conservent des semences des cultures vivrières. Toutefois, face à de nombreux chocs contextuels, de plus en plus de paysannes ne sont plus en mesure de conserver leurs semences d’une saison à une autre. Elles se dirigent alors vers des acteurs extérieurs pour s’en procurer. Certains de ceux-ci produisent des semences selon la règlementation semencière congolaise. Celle-ci se fonde sur des normes internationales, héritées de la colonisation et des sciences modernes. Or, la logique de cette réglementation est productiviste, ce qui favorise le développement d’un secteur semencier porté par le genre masculin. Et sa dynamique exogène ignore les savoirs ancestraux des paysans, et plus spécifiquement, des paysannes.