26 novembre 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1968-469X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2534-4358
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Stéphane Jaillet et al., « Stanislas Meunier (1843-1925) et la controverse sur le creusement des « puits naturels du calcaire ». L’apport de la géologie expérimentale », Dynamiques environnementales, ID : 10.4000/dynenviron.409
À la fin du XIXe siècle, Stanislas Meunier (1843-1925), professeur au muséum d’Histoire Naturelle, développe la géologie expérimentale. Il est sans doute le seul à tester les processus érosifs et s’intéresse notamment au creusement des cavernes et des puits naturels du calcaire. Sa théorie est basée sur l’expérimentation. Par un jet acide, ascendant ou descendant, il cherche à reproduire les phénomènes de la nature et génère ainsi des formes de dissolution sur des maquettes calcaires de dimensions modestes (une dizaine de centimètres). Les formes coniques obtenues, en entonnoir (jet descendant) ou en éteignoir (jet ascendant), lui permettent d’ébaucher des lois sur le rôle des fluides (d’origine météorique ou d’origine profonde) dans le creusement des puits naturels du calcaire. Edouard-Alfred Martel (1859-1938) est à ce moment-là un jeune explorateur des mondes souterrains. Son approche est naturaliste. Il observe des puits naturels et les topographies. Il réfute les assertions de Meunier. Une controverse, étalée sur une vingtaine d’années, nourrira une bibliographie analysée ici. Au début du XXe siècle chacun des protagonistes reconnaît la qualité du travail de l’autre et ils se citent de manière croisée. A travers cet exemple, on mesure combien ces approches naturalistes d’un côté, expérimentale de l’autre, ont nourri des réflexions fécondes sur les processus morphogéniques en œuvre dans la karstification.