30 octobre 2023
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Corinne Mencé-Caster, « « De la traduction médiévale à la traduction de la Renaissance : quelle(s) conceptualisation(s) de la langue et quel(s) enjeu(x) ? » », e-Spania, ID : 10.4000/e-spania.48526
Il s’agit de montrer comment la traduction au Moyen Âge et à la Renaissance s’articule autour d’enjeux différents, nés d’une conceptualisation de la langue spécifique à chacune de ces deux époques. En soulignant le rôle majeur que la traduction joue dans le passage à l’écrit d’une langue dont l’usage jusqu’alors était oral, nous mettrons en avant que le souci majeur des traducteurs médiévaux était de forger une langue tout à la fois correcte et capable d’exprimer l’éventail des possibles. À l’inverse, à la Renaissance, nous chercherons à manifester que les préoccupations des traducteurs était d’ordre stylistique et littéraire, puisqu’il tenait à cœur de construire un canon littéraire espagnol.De fait, il nous appartiendra de souligner que si la traduction médiévale a pu édifier en quelque sorte le castillan et fournir les premiers textes écrits dans cette langue, le dialogue avec le Moyen Âge a été comme rompu à la Renaissance, les auteurs et traducteurs du XVIe siècle considérant que l’héritage littéraire et linguistique médiéval ne pouvait pas contribuer à la construction d’un canon littéraire à la hauteur de leurs ambitions.