El momento Juan de Mariana en las concepciones de la historia del primer Siglo de Oro español: apuntes sobre un arte de la composición historiográfica

Fiche du document

Date

22 février 2024

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

e-Spania

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1951-6169

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/



Sujets proches En

Annals

Citer ce document

Renaud Malavialle, « El momento Juan de Mariana en las concepciones de la historia del primer Siglo de Oro español: apuntes sobre un arte de la composición historiográfica », e-Spania, ID : 10.4000/e-spania.49822


Métriques


Partage / Export

Résumé Es Fr

Preocupados por la afirmación del género como luz de la verdad y factor de prudencia y actualizando la idea ciceroniana de una historia magistra vitæ, los humanistas españoles expresan y ratifican, en la línea de Vives (“jus totum ex historia manat”), una conciencia histórica modernizada. La necesidad de proseguir la empresa historiográfica medieval en un contexto de emulaciones entre instituciones, poderes y potencias europeas reguladas por la naciente República de las letras invita a los actores de la escritura del pasado a que afirmen una concepción de la historia como fuente no sólo de legitimación y reputación de los cuerpos políticos, sino de construcción identitaria. La acumulación de intentos, por cronistas e historiadores, de una exposición sintética de los conocimientos y de ciertas creencias sobre el génesis de una realidad enigmática llamada España, permitió que un sabio y experimentado jesuita, Juan de Mariana, compusiera un relato ab origine aceptable para una comunidad amplia y territorialmente realista, ordenada bajo una misma soberanía. La recepción de su obra histórica por Antonio de Herrera y Tordesillas, el gran cronista mayor de Indias y de Castilla, un autor tacitista celoso de sus prerrogativas, ilustra el prestigio pronto adquirido por aquel relato prudente de un pasado patriótico que, si debía padecer ataques, no dejaría de significar un momento cultural clave. Lo que se puede considerar el momento Mariana de la conciencia histórica hispánica fue el de la necesidad, por fin relativamente satisfecha, de ilustrar y justificar mediante un estilo grave y un método crítico suficiente la trayectoria a la vez específica y privilegiada, electiva y providencial de la Monarquía hispánica y de su área jurisdiccional más viable o verosímilmente deseable: la península ibérica de las tres Coronas. Admitiendo mitos y leyendas constitutivas de un imaginario eficiente para la cohesión comunitaria de la Monarquía hispánica, la orientación teleológica de la historia de Juan de Mariana expone los rumbos de las políticas monárquicas entrecruzadas del pasado patriótico como fragua del presente, mientras las antiguas relaciones de fuerza objetivas van confirmándose en unas representaciones también en lucha por su formulación. La conciencia jurídico-histórica expresada por Vives encuentra entonces con la Historia general de España de Juan de Mariana una formulación literaria necesaria que fomenta la representación de los tiempos históricos de una comunidad ibérica a la medida de las ambiciones específicas de la Monarquía hispánica. Sin desprenderse totalmente de la idea de monarquía universal, el momento Mariana puede contemplarse como la plasmación literaria por una pluma competente, culta, militante, protegida por la Iglesia y relativamente desinteresada, de un proyecto de consolidación de una comunidad viable a base de un compromiso metódico. El momento Mariana es el de la realización, tanto para el monarca soberano de varias Españas como para todos miembros de los cuerpos sociales integrantes de aquella especificidad patriótica, de un relato de la construcción, en un tiempo histórico, motivado providencialmente, de una comunidad superior capaz de luchar por unos ideales tradicionales y universalizables.

Actualisant l'idée cicéronienne d'une histoire magistra vitæ, soucieux de l'affirmation du genre comme lumière de vérité et facteur de prudence, les humanistes espagnols expriment et ratifient, à l'instar de Vivès (« jus totum ex historia manat »), une conscience historique modernisée. La nécessité de poursuivre l'entreprise historiographique médiévale dans un contexte d'émulations entre institutions, pouvoirs et puissances européennes régulées par la naissante République des lettres invite les acteurs de l'écriture du passé à affirmer une conception de l'histoire comme facteur non seulement de légitimation et d’affirmation du prestige des corps politiques, mais encore comme construction identitaire. L'accumulation des tentatives, de la part des chroniqueurs et historiens, d'exposé synthétique des connaissances et de certaines croyances sur la genèse d'une réalité énigmatique appelée l'Espagne, a permis à un jésuite sage et expérimenté, Juan de Mariana, de composer un récit ab origine plausible pour une communauté culturelle large et cependant territorialement réaliste, convergeant sous une même souveraineté. La réception de son œuvre historique par Antonio de Herrera y Tordesillas, le grand chroniqueur des Indes et de Castille, auteur tacitiste jaloux de ses prérogatives, illustre le prestige qu'acquit bientôt ce récit prudent d'un passé patriotique qui ne pouvait faire l'unanimité. Malgré pourtant certaines attaques, le moment Juan de Mariana de la conscience historique hispanique a peut-être été celui du besoin, enfin satisfait, d'illustrer et de justifier, grâce à un style sérieux et une méthode critique suffisante, la trajectoire à la fois spécifique et privilégiée, élective et providentielle de la Monarchie hispanique et de son aire juridictionnelle la plus viable ou plausiblement souhaitable : la péninsule Ibérique des trois couronnes. En admettant des mythes et légendes constitutives d’un imaginaire facteur de cohésion de cette aire géographique de la Monarchie hispanique, l'orientation téléologique de l'histoire de Juan de Mariana expose les orientations des politiques monarchiques entrelacées du passé patriotique à mesure qu'elles forgent le présent, les anciens rapports de force objectifs trouvant confirmation dans les représentations elles aussi en lutte pour leur formulation. La conscience juridico-historique exprimée par Vivès trouve alors grâce à l’Historia general de España une formulation littéraire nécessaire, facteur de la représentation des temps historiques d'une communauté ibérique adaptée aux ambitions de la Monarchie hispanique. Sans se détacher complètement de l’idée de monarchie universelle, le moment Mariana apparaît comme la mise en forme littéraire, par une plume compétente, cultivée, protégée par l’Église, militante et relativement désintéressée, d'un projet de consolidation d'une communauté viable sur les bases d’un compromis méthodique. Le moment Mariana est celui qui réunit les conditions de réalisation, tant pour le monarque souverain de plusieurs Españas que pour tous les membres des corps sociaux qui composent une spécificité patriotique, d’un récit de la construction dans un temps historique, providentiellement motivé, d'une communauté supérieure, capable de lutter pour des idéaux traditionnels et universalisables.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en